Algérie

Le parcours du combattant des médias étrangers en Algérie



La décision des autorités de retirer les accréditations des deux journalistes de l'AFP et de Reuters, Hassan Zenati et Lamine Chikhi, jette un éclairage sur la situation des journalistes installés en Algérie et travaillant pour des médias étrangers. Envoyés spéciaux ou correspondants de médias étrangers vivent souvent une sorte de « précarité administrative », comme le souligne un correspondant d'un média européen. « Parfois, des journalistes étrangers installés en Algérie travaillent sans accréditation, mais ils sont tolérés par les autorités », témoigne-t-il.Le sésame de l'accréditation de presse reste un défi, une difficulté de taille tant la bureaucratie et l'atavique méfiance officielle règnent. « Relativement, l'Algérie pose moins de problèmes que des pays comme la Tunisie ou la Syrie concernant les correspondants ou les envoyés spéciaux de médias étrangers », indique Hagar Smouni, chargée du Maghreb à Reporters sans frontières. « Mais depuis fin 2007-début 2008, nous avons remarqué une sorte de crispation, une certaine agressivité des autorités vis-à-vis de la presse en général », nuance-t-elle.« Nous avons reçu, par exemple, beaucoup de plaintes de journalistes télé français à qui les autorités algériennes refusent l'autorisation de tournage sans fournir la moindre explication », relève Hagar Smouni, qui rappelle les pressions sur les journalistes algériens eux-mêmes et le refus d'Alger d'ouvrir un bureau d'Al Jazeera. Difficile d'être journalistes étrangers en Algérie. « La difficulté commence déjà par le visa », explique un correspondant d'une radio française. Un journaliste radio devait prendre l'avion samedi dernier de Paris. Jusqu'à vendredi soir, il ne l'avait pas encore.Il n'a finalement pas pu venir en Algérie. « Il espérait l'avoir même dans l'avion ! », ironise un collègue à lui, installé, non sans difficultés à Alger. Il a déposé en novembre 2007 une demande de visa touristique pour devancer les difficultés d'obtenir un visa presse. « Une fois sur place à Alger, j'ai contacté le ministère de la Communication pour demander l'accréditation. On m'a délivré en décembre une accréditation provisoire et j'attends depuis voilà sept mois ma carte d'accréditation », poursuit-il.Pour avoir la fameuse accréditation provisoire délivrée par le ministère de la Communication, il faut, entre autres documents, une résidence à son propre nom (pas évident quand on vient d'arriver à Alger), 12 photos, des analyses médicales, etc. Le certificat de résidence est octroyé par le commissariat de police qui, lui, exige des documents du ministère de la Communication. « Les différents services et ministères ne communiquent pas entre eux. Cela peut prendre des semaines à faire le va-et-vient entre administrations », témoigne un journaliste d'une agence étrangère.


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