Le parcours d'un musicien hors du commun

L'association Noudjoum El-Chabab lui rendra hommage, demain soir à la salle El Mouggar, à Alger, avec la collaboration de l'Office national de la culture et de l'information. Selon un des spécialistes du patrimoine musical algérien, le chercheur et président du Conseil national des arts et des lettres (Cnal), Abdelkader Bendameche, « Cheïkh Namous, du haut de ses 96 ans, se place aujourd'hui comme le doyen des artistes et musiciens algériens ». Sur le plan musical, le talent du « vieux » n'est plus à présenter. Il a fait partie depuis les années quarante des célèbres orchestres de la radio, auprès et parmi les grands noms de la musique, tels qu'El Anka, Cheïkh Noureddine, Boudjemaâ El-Ankis et d'autres ». « La vie et le parcours exceptionnels de ce musicien ont fait qu'il fut choisi pour se voir attribuer la première carte d'artiste lors de la cérémonie de lancement par le Cnal de cette opération d'envergure nationale », a rappelé Bendameche. Instrumentiste hors pair, Cheïkh Namous a été le premier à avoir introduit le gnibri, un instrument ancestral, de la famille du guembri, à cordes montées sur une carapace de tortue.Il s'est également distingué, souligne le président du Cnal, « par une maîtrise parfaite du banjo l'ayant poussé à revendiquer un style propre à lui dont s'inspirent aujourd'hui encore les musiciens de la scène ». Bendameche rappelle que le grand maître du genre, El Hadj El Anka, l'avait intégré, en 1946, au sein de l'orchestre de la chanson chaâbi de la radio, et dans sa troupe personnelle. « El Anka comptait beaucoup sur lui malgré les quatre douros qu'il lui donnait lors des premières prestations du génial banjoïste », confie notre interlocuteur. Cheïkh Namous faisait également partie d'un orchestre de la chaîne kabyle, sous l'égide de Cheïkh Noureddine. Il accompagnait Cherifa, Yamina, Djida, Djamila, Taleb Rabah, Abdiche Belaïd, Akli Yahiatène et Arab Ouzellègue.