Les descriptions de l’espace du désert, qui visent à construire le milieu environnant où agissent et se déplacent les personnages et qui sont loin d’être de simples paysages, nous fournissent des références à l’intériorité. Ces descriptions, tantôt euphoriques tantôt dysphoriques traduisent, plutôt, une relation bien étroite entre le milieu et les personnages qui s’y meuvent. Elles expriment leur état d’âme. Elles ne servent jamais de cadre purement extérieur, elles sont étroitement liées et associées à la vie psychique et au drame des personnages. Dans cet article, nous tenterons de montrer, dans Timimoun, Terre des hommes, Un été dans le Sahara et Désert, comment l’espace romanesque du désert peut devenir un paysage intérieur, filtré de l’imaginaire de celui qui s’y déplace et établit une relation profonde avec son état d’âme. Nous tenterons, également, d’expliquer comment l’espace du désert, par ses caractéristiques paradoxales, offre pour autant des conditions aussi poétiques, aussi créatrices qui expriment le caractère humain et sa démarche intérieure, et d’imager les mouvements brusques et contradictoires qui bousculent l’esprit de l’homme, car « l’homme est un être paradoxal » (Lucien Goldman, 1955 : 220).
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Posté Le : 03/05/2022
Posté par : einstein
Ecrit par : - Abdelkrim Zebiri
Source : مجلة إشكالات في اللغة و الأدب Volume 6, Numéro 2, Pages 1-16 2017-05-20