Algérie

Le paradoxe algérien


La rareté inexpliquée, sur le marché, de certains matériaux de construction, tels que le ciment, et la flambée que connaissent actuellement les prix de nombre de produits alimentaires de large consommation feraient presque oublier que l?Algérie a opté pour l?économie de marché. Il ne manquerait plus, en effet, que les gens se mettent à faire la queue, aux aurores, pour s?assurer d?avoir du lait ou du pain au petit-déjeuner pour remettre en cause durablement près d?une vingtaine d?années de libéralisme et replanter dans ses plus infimes détails le décor de l?époque du dirigisme économique. Une époque durant laquelle les pénuries étaient souvent plus nombreuses que les produits alimentaires alignés sur les étals des épiceries. En réalité, sans ressembler à la Corée du Nord, qui préfère encore voir sa population mourir plutôt que de consentir à « ouvrir », et sans être le pays légué par Houari Boumediène et Chadli Bendjedid, l?Algérie paraît être aujourd?hui un produit hybride, c?est-à-dire un pays qui n?est ni libéral ni bâti sur une économie dirigée. C?est la raison pour laquelle, probablement, l?Etat éprouve toutes les peines du monde à assumer sa mission de régulation et, surtout, à assurer un approvisionnement normal du marché, car dans de nombreux cas, il est encore juge et partie. Et c?est bien l?un des grands paradoxes de l?Algérie. Sinon comment expliquer qu?ailleurs il suffit d?un simple petit clic sur internet pour se voir livrer à domicile des pommes de terre et des fruits frais dans l?heure qui suit et que, dans une Algérie à la santé financière débordante, les citoyens en soient encore à subir, à longueur d?année, le diktat des lobbies des pâtes, des vermicelles et de la salade.
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