Algérie

Le paradis perdu


Le paradis perdu
Au moment où les officines de l'Algérie française actionnent leurs porte-flingues pour imprimer à l'histoire une honteuse approche et mettent sur un pied d'égalité agresseur et agressé, de ce côté-ci de la mémoire, on fait dans la riposte. Ou si peu.
Devant un Ménard, ex-président de Reporters sans frontières qui sort un livre, où il larmoie sur son enfance traumatisée par les «attaques subies par les pieds-noirs» à l'indépendance, les chaînes de France Télévision se relaient quasiment chaque jour pour passer un documentaire, savamment réalisé pour mieux faire passer la pilule : les «hordes» du FLN ont donc massacré les pauvres Français, en guise de représailles. Effacées de l'histoire les horreurs commises pendant plus d'un siècle, des enfumades du Dahra aux crevettes Bigeard, en passant par les bombardements des mechtas, les mitraillages des villageois suspectés de soutiens au FLN et les déplacements massifs des populations déracinées. La récente percée électorale de l'extrême-droite a dévolu au cinquantenaire de l'indépendance, un caractère pernicieux de revanche sur un peuple qui a souffert le martyre face aux tortionnaires dont le toujours patron du Front national.
A la limite, nous sommes tentés d'écrire que «c'est de bonne guerre» que ce viol de la mémoire, les nostalgiques n'ayant jamais digéré la séparation d'avec l'Algérie, ce paradis perdu. Mais ce qui prête à polémique, c'est justement cette polémique que n'ont pas engagée les élites nationales ' ou si peu, quand on sait que le nombre d'intrusions dans le mémoriel, se comptent sur les doigts de la main.
Du côté des officiels, ce demi-siècle d'indépendance aurait pu être l'occasion d'un solde de tout compte avec l'ancien colonisateur. Cette France très prompte à reconnaître le génocide des Arméniens et à renier celui des millions d'Algériens.
Rabah Khazini
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