Algérie

«Le paradis c'est deux humains, pas plus» Sabri Louatah. Auteur



«Le paradis c'est deux humains, pas plus» Sabri Louatah. Auteur
- Que représente pour vous le paradis '

Ce qu'on voit dans les documentaires animaliers, ces étendues de savane ou de banquise, avec des ciels immenses, des lions qui passent et des ours blancs qui glissent. Et deux êtres humains, pas plus. Disons un homme et une femme. A partir de trois humains c'est la foule et il y aura un meurtre au bout d'un moment.

- L'enfer '

C'est quand on s'éloigne du soleil que tout refroidit, la terre, les gens et on dérive dans l'univers infini. On connaît la distance entre nous et le soleil, mais pas entre nous et le reste.
C'est ça l'enfer : le reste, anonyme et glacial, qu'on ne connaîtra jamais. Brrr.

- Quel est pour vous le comble de la misère '

Etre exotique à ses propres yeux.

- Vos qualités préférées chez l'homme '

La liberté.

- Vos qualités préférées chez la femme '

La force, l'ambition. J'ai horreur des femmes faibles.

- Votre vertu préférée '

Je suis très impressionné par les gens qui ont le sens de la justice.

- Ce que vous appréciez le plus chez vos amis '

La drôlerie. Mes amis sont tous des drôles.

- Pour quelles fautes avez-vous le plus d'indulgence '

Les fautes liées à un enthousiasme excessif.
La sentimentalité. Je suis quand même oriental au fond.

- Le principal trait de votre caractère '

L'exaltation, et son versant négatif : l'irascibilité.

- Votre principal défaut '

Je m'appelle Sabri : mon principal défaut est l'impatience.

- Votre principale qualité '

La mégalomanie.

- Votre drogue '

Coffee and cigarettes.

- Votre rêve de bonheur '

Le cosmopolitisme : vivre à l'hôtel toute l'année, dans des capitales différentes, n'être «basé» nulle part et surtout n'avoir aucun problème d'intendance.

- Quel serait votre plus grand malheur '

Devenir cynique, accroc aux joies faciles et mauvaises de la dérision.

- Où aimeriez-vous vivre '

Dans l'immédiat à New York, au 50e étage d'un skyscraper dans le quartier de Hell's Kitchen, avec au pied de l'immeuble un bon Deli.

- Qui auriez-vous aimé être '

Bruce Springsteen, ou alors le meilleur ami de Mozart.

- Le don de la nature que vous aimeriez avoir '

J'aimerais bien être très beau, que toutes les filles se jettent sur moi dans la rue. Juste pour voir ce que ça fait.

- Votre occupation préférée '

Chanter à tue-tête.

- Votre préoccupation principale '

Le tome IV des Sauvages, le grand final.

- L'animal que vous préférez '

Comme ma mère j'adore les éléphants, il paraît que ce sont les seuls mammifères sensibles au phénomène du traumatisme. Ils sont ombrageux, ils ont des accès de démence.
J'ai l'impression que ce sont les grands frères du règne animal, des espèces d'aînés mélancoliques qui de temps en temps pètent les plombs, protestent en vain contre leur état de bête.

- Vos auteurs favoris quel que soit le genre '

Tolstoï, Balzac, David Chase le créateur des Sopranos, Philip Roth, JM Coetzee'

- Vos peintures favorites '

Celles où on voit des ciels peints en lapis-lazulis. Sinon j'aime beaucoup Poussin et Balthus.

- Vos réalisateurs favoris '

En ce moment je découvre Fritz Lang. Sinon les films contemporains que j'attends le plus sont ceux de Cronenberg et de Spielberg.

- Vos héros/héroïnes dans la vie réelle, la fiction et l'Histoire '

Larry David, le créateur de Seinfeld et de Curb Your Enthusiasm, l'homme le plus drôle du monde.

- Ce que vous détestez par-dessus tout '

L'esprit clanique, les querelles de clocher, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part et ceux qui les manipulent à des fins électorales.

- L'état présent de votre esprit '

Un peu asphyxié, le narcissisme dégage des vapeurs plus violentes qu'il n'y paraît.

- Avez-vous un regret '

De n'être jamais sorti avec une sportive de haut niveau.

- Comment aimeriez-vous mourir '

Etranglé par ma petite amie qui était en fait une espionne au compte de la CIA.

- Clavier ou stylo '

Clavier, j'apprends à jouer du piano, je passe donc mes journées d'un clavier à l'autre, des octaves à l'alphabet. Je suis un gaucher contrarié, j'écris comme un pied.


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