Malgré la levée de boucliers suscitée par l'initiative qui lui a donné naissance et quoi qu'elle peine à convaincre de la mission qu'elle s'est assignée, l'instance de médiation et de dialogue coordonnée par Karim Younes a enregistré des avancées qui contraignent ses détracteurs à ne plus se contenter de prédire son échec mais de démontrer qu'ils sont aptes à lui faire échec en fédérant bien plus qu'elle sur des propositions de feuilles de route qui contrairement à la sienne collent aux revendications dont est porteur le mouvement citoyen. Et effectivement autant les organisations et associations de la société civile que les partis d'opposition se sont départis de l'état d'expectative dans lequel ils ont paru être depuis que l'instance de médiation et de dialogue a entamé son cycle de contacts.Ces deux acteurs partie prenante dans la crise politique semblent avoir pris conscience qu'il leur faut se rassembler pour établir un rapport de force leur permettant de dissuader le pouvoir d'entreprendre l'exécution de sa feuille de route qu'ils rejettent même si celle-ci a été confiée à l'instance présidée par Karim Younes et d'espérer ce faisant leur forcer la main.
Dans cette optique des dynamiques agissantes de la société civile et les deux pôles de l'opposition s'étant constitués dans le sillage de la révolution citoyenne ont convenu d'une rencontre nationale de concertation, la première du genre à les réunir tous. Il faut être redevable à l'instance de Karim Younes d'avoir suscité chez ces acteurs la conscience que c'est par le dialogue, celui qu'ils ouvriront en premier entre eux avant de se prononcer sur celui qu'elle leur propose, qu'ils parviendront à disposer favorablement l'opinion publique à leur égard si néanmoins il fait apparaître qu'un minimum consensuel existe dans leur rang sur ce qui est à revendiquer du pouvoir qu'il fasse pour que se dégage la solution idoine à la crise politique. Même les étudiants poussent à cette convergence entre les acteurs de la société civile et de la sphère politico-partisane à laquelle ils se proposent de contribuer en leur soumettant une plate-forme visant la concrétisation des revendications du mouvement citoyen qu'une conférence nationale estudiantine aura pour mission d'établir.
En prenant l'initiative d'organiser sa propre conférence nationale, la frange estudiantine de la jeunesse confirme la maturité et la perspicacité qui sont les siennes et n'ont jamais été démenties au long de sa mobilisation au côté du mouvement populaire, qu'elle démontre encore en persistant dans le soutien à la révolution citoyenne mais en refusant d'être à la remorque de ces organisations de la société civile et partis politiques qui faute de parvenir à dépasser leurs divergences font dans le cavalier seul une stratégie qui au lieu de renforcer le mouvement citoyen suscite en son sein flottements et débats démobilisateurs et fractionnels.
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Posté Le : 15/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com