Algérie

«Le panel n'a pas le monopole du dialogue»


«Nous n'avons pas le monopole du dialogue», affirmait encore, hier lundi, le coordinateur du panel de la médiation et de dialogue qui dit «ne pas être désigné par l'Etat et ne pas représenter le peuple ou le mouvement populaire en cours».M. Kebci - Alger (Le Soir) - Karim Younès continue de se défendre et de défendre ses pairs de l'instance qu'il coordonne contre les accusations qui ne cessent de leur être portées. «Nous ne monopolisons pas le dialogue et nous récusons cette accusation. Le dialogue est l'affaire de tous les Algériens pour sortir le pays de la crise. Nous ne cesserons jamais de le dire et de le redire, nous n'avons pas été désignés par l'Etat qui, au demeurant, nous respectons, et ce, contrairement à ce qui se dit sur les plateaux de télévision, et nous ne représentons pas le mouvement populaire car le peuple ne nous a pas mandatés», affirmait, hier lundi dans la matinée, le coordinateur de l'Instance de la médiation et du dialogue à l'ouverture d'une rencontre avec des acteurs de la société civile. Et de poursuivre sa propre «défense» et celle de ses camarades du panel, en se focalisant sur son propre parcours. «Je me suis opposé au système dès juin 2004 quand j'ai constaté, quelque temps après mon élection à la tête de l'Assemblée populaire nationale (APN), les dysfonctionnements qui y régnaient». Suite à quoi, poursuit-il, «j'ai décidé de me retirer en mon âme et conscience sans en mettre au courant personne, même pas ma compagne». Allant plus dans le détail de cet épisode qui semble le marquer à jamais, l'ancien président de l'APN affirme avoir pris cette décision en «me regardant dans la glace de ma salle de bain», faisant fi de toutes les «pressions» terribles qu'il subissait. Car, une règle jamais écrite mais scrupuleusement appliquée jusque-là soutient qu'«un responsable ne démissionne pas, il se fait démissionner». Et de déclarer avoir «informé» par «écrit», le lendemain, et successivement, le président de la République, le président du Sénat et le chef de gouvernement de l'époque, juste après avoir présidé une plénière consacrée à la présentation du plan du gouvernement devant les membres de la Chambre basse du Parlement.
Ne se limitant pas à cet aspect, Karim Younès affirme que son propre chef de cabinet, Saïd Mokedem, a fait l'objet de «menaces de mort», reconnaissant, au passage, avoir «conseillé» des membres du panel qu'il coordonne, de se retirer sous la pression de la rue.
A noter qu'avant cette rencontre de concertation avec les représentants de 25 organisations nationales de divers horizons, le coordinateur de l'Instance de la médiation et du dialogue a reçu le président du FNL (Front national des libertés).
L'occasion pour Mohamed Zerrouki de faire part à Karim Younès de ses positions concernant la situation générale du pays, lui qui, tout en appuyant l'option d'une élection présidentielle dans les plus brefs délais avec les conditions de transparence et de régularité y afférentes, réclame la poursuite sans relâche de la lutte contre la corruption, invitant à présenter devant les tribunaux l'ex-président de la République «pour haute trahison». Le président du FNL revendique également le renvoi du gouvernement à l'exception du ministre de la Justice et garde des Sceaux, le renvoi de tous les walis et les magistrats impliqués dans le trafic des élections passées de même que la libération des détenus du mouvement populaire.
Il faut relever que le siège de l'instance que coordonne Karim Younès, en plein c?ur de la capitale, ne chôme vraiment pas avec la présence sur les lieux de nombre de «visages» réputés majoritairement, pour avoir fait les beaux jours de la fameuse «îssaba» et qui ne perdent pas espoir de se recycler. A l'image, par exemple, de ces deux chefs de partis dont on n'entend parler qu'à l'occasion des élections pour disparaître juste après, qui faisaient le pied de grue pour avoir un rendez-vous avec le panel. Ou encore ces «anciens» et actuels députés de l'allégeance qui proposent leurs «services» et leur «expérience». Détail qui ne semble pas échapper à des membres avertis du panel qui soutiennent observer le «fléau».
M. K.
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