Algérie

Le panel, les préalables et les promesses



M. Karim Younès aurait pu lever ce quiproquo de départ : le panel n'a jamais formulé de préalables pour entamer sa mission de dialogue. Dans le meilleur des cas, il a demandé des «mesures d'apaisement.» Ainsi personne ne lui fera d'affront en suggérant qu'il confond entre des préalables que ses partenaires du pouvoir devaient satisfaire et des promesses qui, manifestement, ne sont pas près d'être tenues. Même pas ça ! Et quand Karim Younès répétait, à chaque fois qu'il en avait l'opportunité, que le panel se dissoudra de lui-même si les préalables ne sont pas acceptés, ou si l'on préfère la version soft de la formule, si aucune mesure d'apaisement n'est prise, le groupe mettra fin à l'entreprise, il n'avait pas précisé qu'il s'était aménagé une porte de sortie qui permette de? continuer sans formellement se déjuger. Il faut reconnaître que la «formule» est un peu trop courte en l'occurrence. Entre le retrait, synonyme de fermeté politique sur la position de principe et une «démission» de la présidence du panel? refusée par le reste du groupe, il y a quand même une sacrée différence. D'ailleurs, on aimerait bien savoir si le «groupe» a refusé la démission de messieurs Smaïl Lalmas et Azeddine Ben-Aïssa. Mais il se peut qu'on n'ait pas besoin de se poser cette question, apparemment inutile. Et se contenter de? remarquer qu'ils ont démissionné. On aura même remarqué qu'ils ont été rapidement «remplacés», avec un supplément en nombre comme cadeau ! Tout est dans la posture et le propos qui va avec. Pour Smaïl Lalmas, il n'y a plus rien à faire dans ce dialogue parce que la volonté politique du partenaire est absente et le meilleur indicateur en l'occurrence est que le minimum de ce qu'on pouvait attendre comme geste de détente a été fermement ? sinon plus ? rejeté. Il a même parlé de «divergences au sommet de l'Etat». On l'aura constaté en même temps que M. Lalmas, depuis la dernière intervention publique du chef de l'armée. Mais comme tout est dans la posture et le propos qui va avec, Karim Younès nous apprend qu'il est resté « sur insistance » des autres membres du panel, qu'il n'est pas question de renoncer aux préalables ? ou les mesures d'apaisement ? et qu'il a la? promesse du chef de l'Etat. Dans la foulée, il s'est refusé à tout commentaire concernant la déclaration de Gaïd Salah, même s'il confirme avec les mots qui sont les siens, les divergences dont il est question. On aimerait bien savoir ce qu'en pensent ceux qui «divergent» et sur quoi, puisqu'on croit déjà savoir? qui. En attendant, le 24e vendredi a peut-être mis tout le monde d'accord.S. L.


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