Le palais du Bey convie plusieurs musées à exposer leurs collections Célébration du mois du patrimoine à Constantine

Dans le cadre de la célébration du mois de patrimoine dans la wilaya de Constantine, le palais du Bey, musée public national des arts et des expressions culturelles de Constantine, sera l'hôte de six musées nationaux qui présenteront les joyaux de leurs collections muséales au public Constantinois. Ainsi, le Musée du Bardo et Dar Khdaoudj El Amia, d'Alger, et trois autres de Sétif, d'El Menia (Ghardaïa) et de Tébessa exposent alternativement leurs collections au palais du Bey Cette intéressante initiative, a débuté samedi passé avec la présentation de spécimens de bijoux et de parures traditionnels d'or, d'argent et de bronze.
L'exposition met en relief l'utilisation des bijoux à travers les âges dans les différentes régions d'Algérie. L'on peut y admirer des parures à base de coquilles d''ufs, de coquillages, de carapaces de tortues et d'os ainsi que d'autres matières naturelles, jadis utilisées dans le façonnage d'objets destinés à mettre en valeur la beauté féminine, mais aussi à conjurer le mauvais sort, comme l'a souligné, à l'APS, Sana Alleg, attachée de conservation au Musée du Bardo d'Alger.
Côtoyant les bijoux, un autre pavillon de l'exposition est dédié aux chefs-d''uvre de la poterie traditionnelle. Des échantillons de récipients divers, comme les pots à lait et à bouillon, des petites jarrettes, des cruches, des vases et des ustensiles de cuisson de galette en terre cuite révèlent toute l'authenticité et la richesse de ce patrimoine matériel de l'Algérie plurielle.
Pour rappel un vaste programme a été élaborée par le musée du Bey pour la célébration du mois du patrimoine placé cette années sous le slogan «Patrimoine culturel et résistance».
A l'occasion de coup d'envoi de cette célébration les autorités locales, entourées de nombreux artistes et de membres d'associations culturelles activant à Constantine, étaient présentes, a rapportée l'APS.
La conservatrice du musée de Constantine avait alors mis l'accent sur la nécessité de sensibiliser les jeunes à l'importance de leur patrimoine. Elle avait souligné à cet effet que «la région recèle, entre autres trésors, de magnifiques édifices symbolisant la résistance à
l'oppression, à l'instar du palais Ahmed Bey, citadelle de la résistance contre l'occupation française».
Ainsi, la ville des ponts suspendus se place en pole position cette année pour la célébration du mois de patrimoine avec, d'une part, l'ouverture vers d'autres musées et, d'autre part, la mise en valeur du patrimoine local. Mais là où le bât blesse, c'est que malgré cette programmation très alléchante, avec l'augmentation du prix du billet d'entrée des musées, qui a été multiplié par dix par l'arrêté interministériel du 20 janvier 2013, l'accès à ce genre de manifestation risque d'être très limité. En effet, avec un tarif qui est passé de 20 dinars à 200 dinars, il n'y aura pas beaucoup de familles qui pourront consentir à la dépense pour accéder aux musées, sachant que le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader. Il aurait été certainement plus judicieux dans le cadre de cette célébration du mois de
patrimoine de se pencher sur cette question des tarifs et, pourquoi pas, organiser des portes ouvertes à des tarifs attractifs afin de réellement sensibiliser le grand public à la découverte de son patrimoine, qui devient de plus en plus réservé à une certaine élite.
S. B.