Algérie

Le Pakistan dans la tourmente



Le Pakistan dans la tourmente
De nouveaux missiles sont tombés hier sur le territoire pakistanais faisant de nouvelles victimes, comme les précédents tirs de missiles tous américains, et dont ils se confirme aujourd'hui qu'ils ne sont pas le fruit du hasard. En effet, Islamabad, auteur de protestations aussi régulières qu'à peine audibles, a admis qu'il existait de facto un certain modus vivendi avec Washington au sujet des tirs réguliers de missiles américains visant Al Qaïda dans le nord-ouest du Pakistan, le gouvernement pakistanais continuant toutefois de s'y opposer sur le principe.Les frappes américaines ciblées visant le réseau d'Oussama Ben Laden dans les zones tribales pakistanaises où se cachent ses cadres et combattants ont toujours existé depuis qu'Islamabad s'est allié fin 2001 aux Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme ». Mais elles sont devenues très fréquentes ces derniers mois, et Islamabad, depuis un an, proteste publiquement sans toutefois aller au-delà, après les avoir tout simplement niées pendant des années.Depuis août 2008, une quarantaine de missiles ou salves de missiles tirés par des drones américains ont tué plus de 360 personnes dans le nord-ouest, essentiellement des combattants islamistes selon le Pakistan qui déplore toutefois que ces frappes n'épargnent pas parfois les civils. « Il y a une divergence de vue » sur ces attaques, a expliqué à la presse mardi le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, qui venait de s'entretenir avec Richard Holbrooke, l'envoyé spécial du président américain, Barack Obama, et le chef d'état-major de l'armée américaine, l'amiral Mike Mullen, en visite à Islamabad. « Nous sommes d'accord sur le fait que nous avons un désaccord » au sujet des missiles, a reconnu M. Qureshi tout en louant les liens entre les deux pays.« Mon point de vue est que ces frappes jouent en faveur des extrémistes et nous sommes en désaccord sur ce point », a-t-il plaidé. Cette mise au clair intervenait alors qu'Islamabad expliquait aux deux hauts responsables américains qu'il combattait les islamistes qui ensanglantent le Pakistan depuis près de deux ans pour sa propre « survie » et promis de nouveau qu'il ne céderait pas devant eux.La République islamique du Pakistan, seule puissance militaire nucléaire du monde musulman, est le théâtre d'une vague d'attentats sans précédent perpétrés par les islamistes liés à Al Qaïda et aux talibans afghans, qui reprochent à Islamabad de s'être allié à Washington dans sa « guerre contre le terrorisme » depuis les attentats du 11 septembre 2001.Ces attaques quasi-quotidiennes, perpétrées par des kamikazes pour la très grande majorité, ont fait plus de 1700 morts en un an et demi dans tout le pays. « Le Pakistan mène une guerre pour sa propre survie », a déclaré, selon un communiqué, le président. « Le président a dit que le gouvernement ne succomberait à aucune pression venant des combattants islamistes », lit-on encore dans le communiqué de la présidence.Il s'agit de la première visite de hauts responsables américains au Pakistan depuis que le chef de la Maison-Blanche, Barack Obama, ait annoncé le 27 mars sa nouvelle stratégie en Afghanistan, qui place le Pakistan au centre de la lutte contre le réseau Al Qaïda et les groupes d'insurgés islamistes. « Il y aura des discussions détaillées sur la sécurité régionale, dans un contexte marqué par le carnage à Bombay de novembre 2008 (des attaques terroristes qui ont fait plus de 160 morts, ndlr), les attaques à la bombe et attentats suicide au Pakistan et les frappes de missiles américains », a ajouté le haut responsable du gouvernement.Le pays est réellement dans la tourmente, l'amenant à faire ce que beaucoup considèrent comme de véritables concessions aux fondamentalistes.C'est beaucoup plus un bras de fer dans et c'est pour cette raison que la nouvelle stratégie américaine intègre de nombreux éléments, tout en appréhendant l'élément pakistanais dans son contexte régional avec une implication de l'Inde, mais aussi de l'Iran jusque-là tenu à l'écart, sinon diabolisé.


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