Algérie

Le pacte social remis au goût du jour



Alors que l'Etat est en passe d'engager de grandes réformes, annoncées dans le Plan d'action du gouvernement, l'idée de relancer le pacte social et économique de croissance reprend forme, au sein des principaux acteurs économiques et sociaux. C'est à la faveur des travaux de la deuxième phase du Programme pour la promotion du dialogue social au sud de la Méditerranée (Solid2), auxquels ont pris part le SG de la Centrale syndicale Ugta, Salim Labatcha et le président de la Confédération des producteurs industriels algériens, Abdelwahab Ziani, que l'idée a refait surface.Salim Labatcha vient de déclarer, à partir de la Tunisie, où il participe aux travaux de Solid2, que la participation de l'Algérie aux travaux de ce forum «est un acquis capable de trouver des solutions aux crises et problèmes posés au pays, sans compter la refondation des décisions, en faveur du maintien du dialogue et la conception d'un nouveau pacte qui portera les aspirations des Algériens...», rapportent des supports d'information tunisiens. Le secrétaire général de la Centrale syndicale a, par ailleurs, plaidé pour «une révision de l'ensemble des contrats sociaux et économiques contractés auparavant, en vue d'aboutir à un nouveau dialogue constructif et responsable». Le programme financé par l'UE, vise à sensibiliser les gouvernements sur la nécessité de s'asseoir à la table des négociations avec les travailleurs et les syndicats, afin de parvenir à un contrat social, économique et environnemental.
En Algérie, où le chantier des réformes engagées par les autorités, requiert l'adhésion des différents partenaires sociaux, la question du pacte social se pose avec acuité. En effet, la détérioration du pouvoir d'achat, ces derniers temps, à travers une flambée inédite des prix des produits de large consommation, a de quoi alerter sur la nécessité de resserrer les rangs et de conjuguer les efforts, à travers l'implication des partenaires sociaux et la mobilisation des énergies et des potentialités existantes. Les engagements du président de la République et du Premier ministre, quant au maintien de la dimension sociale de l'état, ont de quoi rassurer sur l'issue des chantiers de réformes engagées et, surtout, leur impact sur le front social. Toutefois, les autorités du pays restent conscientes que des réformes hardies doivent être engagées rapidement, notamment dans le volet social, en vue de rééquilibrer les dépenses publiques et réajuster les budgets de l'état. Cela est d'autant plus crucial que le pays, à l'instar du monde entier, a subi de plein fouet les effets pervers de la pandémie sanitaire, conjuguée à une crise économique insolite due à la chute des prix des cours du pétrole sur les marchés internationaux. S'il est vrai que le gouvernement a eu l'aval des représentants du peuple, suite à la présentation du Plan d'action devant l'Assemblée populaire nationale, APN, pour sa mise en oeuvre, il n'en demeure pas moins que le dialogue social et la concertation continus avec les partenaires doivent être maintenus et promus. À ce titre, la tripartite et le pacte social restent le cadre institutionnel judicieux pour illustrer cette politique sociale. À titre d'exemple, l'impérative réforme des subventions publiques, qui tarde à prendre forme dans la réalité, étant donné la sensibilité du sujet et de ses répercussions sur les franges sociales les plus démunies, doit faire l'objet d'une large concertation avec les partenaires sociaux. Autant le patronat que les syndicats, ils doivent jouer un rôle important dans la sensibilisation et la mobilisation des énergies dans l'aboutissement de ce programme, sans grands fracas. L'adhésion citoyenne aux démarches gouvernementales pourrait s'avérer payante, en assurant une part du succès à l'accomplissement des programmes sur le terrain.
S'il est vrai qu'il existe des cadres institutionnels de dialogue adéquats, comme le Conseil national économique, social et environnemental, Cnese, entre autres institutions, la tripartite et le pacte social économique de croissance restent l'espace idoine pour le gouvernement, les syndicats et le patronat, pour exposer leurs visions et débattre des voies et des moyens à envisager, d'un commun accord.


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