Le P/APW de Tizi Ouzou au Premier ministre «Tizi a besoin d'un plan Sellal»

Budget - Une enveloppe de 10 milliards de dinars a été accordée aux autorités locales «pour l'acquisition d'assiettes foncières et d'équipements publics».Une enveloppe budgétaire conséquente, attribuée pour soutenir les actions de développement relevant des différents secteurs et un engagement à lever les contraintes pendantes.
C'est en gros, ce qu'a récolté la wilaya de Tizi Ouzou de la visite effectuée hier par le Premier ministre et clôturée par une rencontre avec des représentants de la société civile au terme de laquelle Abdelmalek Sellal a regagné Alger à bord d'un hélicoptère qui l'a déposé à l'aéroport militaire de Boufarik, où il a accueilli le président Bouteflika de retour au pays en début d'après-midi. Pour cette première sortie d'inspection à Tizi Ouzou, le Premier ministre donnait l'impression de mesurer tout le poids des attentes et des espoirs de la population «Tizi a besoin d'un plan Marshall, pardon, je voulais dire un plan Sellal», lui a dit le P/APW, dans un lapsus volontaire. Ainsi, Abdelmalek Sellal, dont l'attention attirée sur le problème du foncier, principale contrainte dont souffre Tizi Ouzou, a décidé d'accorder aux autorités locales une enveloppe de 10 milliards de dinars «pour l'acquisition d'assiettes foncières et des équipements publics», a-t-il précisé. Le Premier ministre a aussi annoncé un autre montant de 3,5 milliards de dinars qui sera destiné au financement de plusieurs projets d'habitat rural. Autre mesure prise par Sellal à Tizi Ouzou, le financement des travaux du doublement de la RN12 reliant le chef-lieu à la localité d'Azazga pour un coût de 5 milliards de dinars ainsi que la réalisation d'un réseau électrifié sur une distance de 1000 km pour un montant de 7 milliards de dinars. A cela s'ajoute la somme de 2,5 milliards de dinars accordée, sous forme d'aide, aux APC de la wilaya. Et ce n'est pas tout. Tizi Ouzou sera dotée prochainement d'un nouveau CHU d'une capacité d'accueil de 500 lits ainsi que d'une nouvelle clinique spécialisée dans le traitement des maladies des reins, a annoncé hier le Premier ministre. Il a mis l'accent, par ailleurs, sur le fait que «Tizi Ouzou est bien ancrée dans l'histoire du pays et nul ne peut douter de son unité avec l'Algérie», a-t-il déclaré aux représentants de la société civile qu'il a rencontrés au siège de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Par ailleurs, le Premier ministre, évoquant les prouesses réalisées par cette wilaya dans le domaine de l'enseignement scolaire et universitaire, ajoutera que «Tizi Ouzou est devenue la banlieue d'intelligence de l'Algérie», en précisant que les résultats des examens dans tous les paliers durant toutes ces dernières années «sont une preuve irréfutable de la bonne santé du secteur de l'éducation dans cette wilaya».
«Votre rébellion fait avancer l'histoire de ce pays»
Sellal, pour qui la visite dans la ville des Genêts obéit à l'idée de combler les insuffisances constatées dans le cadre de l'exécution du plan quinquennal en cours, a également affirmé que le caractère rebelle qu'on a toujours attribué aux habitants de cette ville, a servi à faire avancer l'histoire de l'Algérie. «Tizi Ouzou est une ville rebelle certes, mais elle est belle aussi», a-t-il répondu au P/APW. «Votre rébellion fait avancer l'histoire de ce pays», a-t-il noté à l'adresse de l'assistance. Le Premier ministre a annoncé également qu'une liste de 300 prénoms berbères, que le service d'état civil ne reconnaît pas, va être adoptée ce mercredi en Conseil du gouvernement. «Cette liste de 300 prénoms sera adoptée, c'est une formalité», a rassuré M. Sellal. « Nous n'avons aucun problème avec tamazight. 90% des Algériens sont des amazighs, alors qui est ce fou qui va renier sa langue mère '», a-t-il dit sous un tonnerre d'applaudissements. Tout en reconnaissant l'existence de certains «revanchards», le Premier ministre a estimé que L'Etat a mis et continuera de mettre tous les moyens nécessaires pour la promotion de la langue berbère. «Tamazight peut aspirer à un grand destin, il faut que les chercheurs, enseignants et autres continuent de produire dans cette langue et de cesser de la surpolitiser.»