Algérie

Le onzième congrès de l’UGTA est sans enjeu



Sidi Saïd assuré d’un troisième mandat Le onzième congrès de l’UGTA, qui s’ouvrira samedi prochain, s’annonce sans enjeu majeur. L’actuel secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, est pratiquement assuré de garder son fauteuil pour un troisième mandat. Les bruissements du sérail syndical ne se font plus d’illusion sur ce changement dans la continuité qui se prépare au sein de la Maison du peuple. Indice probant: les congrès régionaux qui constituaient la répétition générale des assises de l’UGTA ont été cette fois annulés. Il fallait, en effet, étouffer la protesta par le silence, tant les décisions sont déjà prises... Des sources proches de la Centrale parlent d’un candidat du «consensus» en la personne de Abdelmadjid Sidi Saïd qui, apparemment, arrangerait tous les clans représentés au sein du syndicat du pouvoir. Ni son éternel dauphin, Salah Djanouhat, patron de l’organique et encore moins le truculent contestataire, Amar Mahdi, ne sont avancés pour succéder à «Si Madjid». Si pour le premier, il se serait astreint à la discipline syndicale et politique qui voudrait que le secrétariat général de l’UGTA ne devrait pas revenir, pour l’instant, à un parti autre que le FLN, le second, lui, est déclaré hors course du fait qu’il soit déjà écarté de toute activité syndicale, Salah Djanouhat a, du reste, pointé le décor récemment en déclarant que si le «frère» Sidi Saïd se présentait, il ne le fera pas contre lui. Comprendre que ce binôme est tellement soudé qu’il préfère garder le cap d’un capitaine et de son lieutenant. Mais, c’est incontestablement le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui aura boosté la candidature de Sidi Saïd. En lui apportant un appui de poids, via les nouvelles augmentations des salaires découlant des statuts particuliers de la Fonction publique, le patron du FLN a définitivement pris option pour Sidi Saïd moyennant peut-être un renvoi de l’ascenseur en prévision de l’élection présidentielle de 2009. Ce soutien avéré du FLN à Sidi Saïd a tôt fait de reléguer ce onzième congrès, attendu depuis 2004, à une sorte de non-événement. Et à Sidi Saïd d’avertir ce qui seraient tentés de faire diversion: «Au sein de l’UGTA, il y a des courants politiques multiples que nous respectons tous. Les militants de ces partis, qui sont au sein de l’UGTA, sont avant tout des syndicalistes. Que les choses soient claires: l’ambition est légitime, mais elle doit se construire sur la base de la fraternité, de la continuité et d’un programme d’action», avait déclaré, aux congressistes de la mécanique et de la métallurgie, Sidi Saïd, en janvier à Zéralda. Une mise en garde claire, nette et précise en direction des représentants du RND notamment pour remiser leurs ambitions à plus tard. Tout porte à croire donc que Sidi Saïd va succéder sans surprise à lui-même. Le système ne veut manifestement pas bousculer l’ordre établi d’une organisation de masse dont la capacité de mobilisation s’avère décisive pour ceux qui y détiennent les rênes. Et Sidi Saïd se présente dans la peau de «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut». Pour l’instant. Amine Makri


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