Algérie

Le nouvel ordre africain d'Issoufou



L'ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou a plaidé pour un renouvellement dynamique au sein de la communauté des Etats africains, afin de faire face aux enjeux stratégiques mondiaux à venir. Issoufou qui vient d'achever une visite officielle en Algérie a animé, hier, une conférence de presse autour de la question de «la Zlecaf et les défis auxquels fait face l'Afrique».L'ancien président nigérien a brossé un tableau reluisant des perspectives de développement économique et commercial du continent noir, à travers un accroissement des volumes des échanges entre les Etats africains. D'emblée, l'orateur préconisera la mise en oeuvre d'un nouvel ordre politique et économique entre les membres de l'Union africaine. Cela suppose la mise en place d'une nouvelle organisation politique et économique, qui va s'étendre jusqu'aux aspects financiers, monétaires, commerciaux, services énergétiques, culturels et mêmes sociaux. L'ancien président du Niger, à défaut de pouvoir unifier la monnaie africaine, plaidera pour un système financier et de paiement unifié. «Nous visons la mise en place d'un système panafricain de paiement. Nous avons mené un projet pilote en Angola, et prochainement en Côte d'Ivoire, qui a donné ses fruits sur le terrain... Nous comptons le généraliser, afin de faciliter les échanges intra-africains», dira-t-il. L'Afrique continue d'importer ses céréales, pour plus de 3 milliards de dollars annuels, alors qu'elle dispose de 60% de terres arables non mises en valeur», s'insurge Issoufou, qui fait état d'un plan de développement général, touchant à l'ensemble des aspects de la vie des Africains. Ce plan s'articule sur plusieurs étapes et échelons, afin d'aboutir, d'abord à une sécurité et une souveraineté alimentaires.
Issoufou plaidera, par la suite, pour la mise en place d'un marché africain unique, à même de renforcer la coopération et les partenariats. «Le marché africain actuel est fragmenté et ne sert pas les intérêts du continent... Nous oeuvrons à la mise en place d'un marché africain unifié, qui répondra aux besoins des 3 milliards d'habitants», dira-t-il prévoyant une croissance démographique importante, à l'horizon 2050. «Actuellement, nous avons un taux de croissance démographique de l'ordre de 3% annuel, à l'horizon 2050 nous serons 10 milliards d'habitants à peupler le continent africain», confiera-t-il. Dans le cadre de la Zlecaf, l'ancien président nigérien a évoqué l'entrée en vigueur des accords de libéralisation des marchés, du commerce, des services qui ont «obtenu l'adhésion de quelque 54 Etats africains à ces mesures, en l'espace de 5 mois, seulement», dira-t-il avant d'ajouter «nous avons également obtenu une quarantaine de ratifications autour de ce projet, qui est entré en vigueur». Il annoncera, par ailleurs, la mise en place d'un plan global de développement des infrastructures en Afrique, avec en toile de fond, des négociations poussées avec les Etats africains autour des secteurs des transports, les textiles, l'industrie, les services, l'agriculture, etc... «Nous visons à labelliser les produits d'origine africaine», s'exclamera-t-il. Au sujet de l'exploitation des matières premières africaines, il estimera qu'il est «injuste que le continent exporte à faible valeur ajoutée et importe à haute valeur ajoutée». Issoufou voit grand, en voulant remettre sur les rails, et bien plus encore, une Afrique spoliée, meurtrie, divisée et laissée pour compte, en exigeant de remédier à cette asymétrie. Interpellant ouvertement les grandes nations de ce monde, l'ancien président du Niger demande, de façon solennelle, aux Etats développés de revoir leurs copies et leurs attitudes vis-à-vis de l'Afrique. «Nous voulons un nouvel ordre économique et politique mondial, plus humain et plus juste», soulignera-t-il, ajoutant qu'il «faudra s'attaquer à la gouvernance politique et économique mondiale». Concernant les effets post-Covid, il rappellera «les résolutions importantes prises par les chefs d'Etat africains, lors du dernier sommet de l'organisation africaine». Il préconisera, à ce sujet, de «développer davantage les aspects liés au capital humain, mais aussi les échanges intra-africains», précisera-t-il encore. Il fera état d'une forte pression sur le marché de l'emploi, à travers l'émergence, chaque année, de 20 à 25 millions de jeunes demandeurs africains. Mais, l'ancien président du Niger, qui collectionne les titres d'excellence et de leadership, tant sur le continent qu'en Occident où il a obtenu ses nombreux diplômes, ne se dit pas pessimiste pour autant. Est-ce à dire que l'Afrique se rebiffe enfin contre ses bourreaux'


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