Algérie

Le nouveau roman de Yasmina Khadra, Khalil, sortira le 20 août chez Casbah éditions un livre détonant



Le nouveau roman de Yasmina Khadra, Khalil, sortira le 20 août chez Casbah éditions un livre détonant
L’un des plus attendus romans de la rentrée en Algérie est, inévitablement, celui de Yasmina Khadra, le célèbre auteur algérien, traduit en 46 langues dans plus de 50 pays, qui revient avec Khalil,qui sortira le 20 août 2018 chez les éditions Casbah.

En guise d’introduction, le frais et émoulu roman Khalil, de Yasmina Khadra, s’ouvre sur une citation : «Pour accéder à la postérité, nul besoin d’être un héros ou un génie, il suffit de planter un arbre.»
Il ne se refait pas. Cette main verte. Cette dextérité jurant avec la gérontologie. Dans la même veine que son roman L’Attentat (Sihem, l’épouse d’Amine, un chirurgien, est un kamikaze se faisant sauter dans un restaurant à Tel-Aviv), portant sur le sujet récurrent et actuel des kamikazes. Ces jeunes qui balancent dans le côté obscur, se radicalisent au nom d’une religion, l’islam, dont l’essence même est «salam» (paix, tolérance…). Khalil, 23 ans, d’origine marocaine, se rendit pour la première fois à Paris, en cette journée du 13 novembre 2015. Où évoluaient les «Tricolores» au bien nommé Stade de France. Il n’était pas un fervent supporter des «Bleus». Il s’était déplacé depuis Molenbeek (commune de Bruxelles, Belgique) à «Paname», lui et ses trois autres acolytes qu’il appelle
«frères». Des frères d’armes. «Descendre» à Paris, éteindre les lumières de la ville.

Bienvenu sur terre, en enfer

Le nouveau roman de Yamina Khadra, Khalil, est inspiré des attentats meurtriers perpétrés par un groupe terroriste islamiste ayant ciblé, il y a trois ans, Paris, et ce qu’elle représentait comme…joie de vivre. Les terrasses, les brasseries de la place de la République, Le Carillon, Le Petit Cambodge, la salle de spectacles Le Bataclan, le Stade de France…Bref, contre la chanson de Gary Moore Parisienne Walkways (les allées de Paris). Le pitch de Khalil ? Vendredi 13 novembre 2015. L’air est encore doux pour un soir d’automne. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d’explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l’acte. Il fait partie du commando qui s’apprête à ensanglanter Paris. S’étant embarqué dans une rame bondée du RER-pour faire le maximum de victimes-, il enclenche le dispositif de sa ceinture d’explosifs. Il appuie sur le poussoir. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois…Il ne se passe rien. Rien ne se produit. Il n’est pas au promis «ferdaous» le paradis. Il est parmi les vivants. Bienvenu sur terre, en enfer. Et lui, qui ne voulait pas finir comme Moka, un loser qui n’a ni but ni cause dans la vie. Lui, un
«pétard mouillé ?». Cet aléa déclenchera et installera chez Khalil un doute, une remise en cause le mode opératoire de cet éventuel attentat meurtrier, une prise de conscience…Et s’il n’était pas le dindon de la farce, l’ingénu de cette opération. Ce kamikaze qu’on fait «blaster» à distance, sans consulter son avis. Donc, Khalil est lui aussi considéré par ses «émirs» telle de la chair à canon.

«Notre mission, transformer la fête, en un deuil planétaire»

Khalil est écrit à la première personne. «Nous étions quatre kamikazes, notre mission consistait à transformer la fête au Stade de France en un deuil planétaire…Arrivé à cette bretelle, j’étais fixé sur mon cap : j’avais choisi sous serment de servir Dieu et de me venger de ceux qui m’avaient chosifié. En ce vendredi 13 novembre 2015, j’allais accomplir les deux à la fois…». Pour ce faire, Yasmina Khadra s’est glissé dans la peau et est entré dans le cortex de ce kamikaze de Molenbeek, qui va descendre à Paris. Oui, vraiment descendre, tuer, ôter la vie, en «random (aléatoire», à des innocents, au nom d’une «fetwa» sanguinaire. Sans blague…belge. Dans Khalil, Yasmina Khadra n’humanise guère le personnage-titre (Khalil). Au contraire, on n’est pas «dans la peau de Malkovich». Quoi que le «syndrome de Stockholm» guette le lecteur pour faire de Khalil…une «victime» (et si la rame bondée du RER avait explosé.. ?). Yasmina Khadra exorcise la bête immonde qui sommeille ou bien celle qu’on a inoculée en Khalil. Khalil, qui ne porte pas bien son prénom. Khalil qui signifie ami, confident intime, comme le Prophète Abraham. Donc, un ami qui ne vous veut pas du bien. Un «ennemi intime» vivant parmi nous, insidieux, latent, dormant, menaçant et fomentant la terreur et la désolation toujours contre des humains sans défense. Un Khalil
«cornaqué», «autiste» à la clameur joviale et paisible de Paris. Khalil de Yasmina Khadra est une débauche de questionnements. Incitatifs : «Mais comment un jeune de 23 ans, de Molenbeek, qui aimait la bière, les filles, les belles voitures, les DVD peut-il franchir le rubicon et tuer froidement des innocents?». «Et pourquoi ?». Comment s’est opérée cette rapide radicalisation ? Qu’est-ce qui a suscité cette haine contre toute personne qui ne vous ressemble guère ? Le communautarisme ? L’ostracisme ? La quête d’un signe d’appartenance ? Une cause même «injuste» et sanguinaire ? Et une profusion d’assertions, notamment celle portant sur l’enrégimentement et l’embrigadement des prosélytes versant dans la terreur de la nébuleuse islamiste. Comme Khalil et «ses frères», des amis d’enfance, nés dans le même immeuble, ayant grandi, joué et vécu d’expédients dans le même quartier et fait les 400 coups ensemble. Tels des membres issus d’une même famille.
L’ «insight» (l’éclairage) de Yasmina Khadra sur la relation de cause à effet du terrorisme islamiste ressort dans les échanges, les débats et les joutes oratoires entre Khalil, Moka, Rayan, Hédi…

Ce kamikaze qui n’aimait pas Ernest Hemingway

Une fratrie mortelle voulant être immortelle au «firdaous» (paradis). Yasmina Khadra avec Khalil, signe, avec force et justesse, verdeur et fluidité, un roman déflagrant, psychologique, actuel, réaliste, interrogatif, inquiétant… L’histoire du «Paris» fou de Khalil. Ce kamikaze qui, selon toute vraisemblance, n’aimait pas l’auteur américain Ernest Hemingway qui disait dans son livre intitulé Paris est une fête: «Il n’y a jamais de fin à Paris… cela ne vous quitte pas, car Paris est une fête …». C’est sûr, Khalil est déjà un scénario d’un film psychologique pour film. Un livre de chevet de cet été. Mais pas «meurtrier».


Un trait cursif d’une grande verdeur / Photo : DR
Khalil
Yasmina Khadra
Casbah éditions( Algérie)
260 pages – 990 DA
Il sort le 20 août 2018
Le lancement du roman Khalil, de Yasmina Khadra, s’effectuera au cours d’une rencontre organisée par l’Espace- une association pour la sauvegarde du patrimoine architectural et environnemental de la wilaya se Sidi Bel Abbès autour du thème portant sur «Le patrimoine culturel en Algérie», le samedi 25 août 2018 à partir de 18 h, à la bibliothèque Mohamed Elkabbati à Sidi Bel Abbès, en face du CEM Ibn Zeydoun. Elle sera suivie par une séance de vente-dédicace.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)