Le gouvernement Sellal a exposé son plan d'action hier devant les députés. Un programme qui s'inscrit à la fois dans la continuité et dans la correction du tir.
Le plan d'action du gouvernement s'articule autour de la bonne gouvernance, la réhabilitation et le renforcement du service public, la relance de l'économie et la résorption des fléaux sociaux, ainsi que la moralisation de la vie publique.
La formule AADL relancée
Ainsi, le Premier ministre a annoncé le lancement de 150 000 logements de type location-vente afin de satisfaire les demandes des citoyens ayant déposé leur dossier dans le cadre de l'ancien programme.
M. Sellal a précisé que le programme actuel de logements sera renforcé, le cas échéant, par un nouveau programme de logements publics locatifs.
Il a ajouté à ce propos : 'Nous donnerons un nouveau souffle au logement locatif car beaucoup de citoyens ont déposé des dossiers (auprès de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL), restés sans suite car le programme prévoyait 20 000 unités seulement."
Compte tenu de la pression sur ce type de logements, le gouvernement prévoit de relancer la réalisation de 150 000 logements dont les demandes n'ont pas été satisfaites. 'Le gouvernement s'engage à mettre un terme à la pression sociale autour du logement en répondant à toutes les demandes jusqu'à gagner la bataille." Le recours aux sociétés étrangères pour la réalisation de ce vaste programme reste incontournable. Toutefois, il y a lieu de se poser la question de la 'faisabilité" de ce programme, sachant que l'AADL, avec tout le soutien dont elle avait bénéficié au démarrage de l'opération, n'a pu réaliser que
20 000 logements en plus de dix ans, et avec le concours des sociétés étrangères. Qu'est-ce qui a changé ' Ou qu'est-ce qui va changer pour que cette même structure puisse réaliser en moins de deux ans de ce qu'elle n'a pu réaliser en dix ans ' Comment convaincre les milliers de souscripteurs du programme 2001 et 2002 qui font des sit-in hebdomadaires devant le siège de l'AADL, pour réclamer leur logement, que cette fois-ci, ce serait la bonne '
3 millions d'emplois d'ici à 2014
Autre annonce du gouvernement Sellal : la création de trois millions d'emplois entre 2010 et 2014. Cela se fera, selon M. Sellal, à travers la promotion d'une 'économie génératrice de richesses", qualifiant le domaine de l'emploi de 'marchés prometteurs", tout en maintenant les dispositifs de création d'entreprises de jeunes déjà en place.
Avec l'éradication des marchés informels, la pression sur l'emploi va s'accentuer.
Et ce ne sont pas les activités de services, encore moins les chantiers limités dans le temps qui risquent d'absorber la forte demande.
La règle des 51/49 maintenue
Sur le plan économique, le gouvernement Sellal maintient la règle des 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie, écartant la suppression ou la modification de cette mesure pour le secteur de la PME. 'L'Algérie n'aura pas d'avenir économique sans le développement de la PME. Toujours, comme je l'ai répété, nous allons la développer et l'accompagner dans ses partenariats avec les étrangers selon la règle des 51/49% qui est inévitable", a déclaré M. Sellal.
Ceci dit, le secteur privé sera associé à l'effort national de développement. 'Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour inciter le capital privé national à s'engager davantage dans l'investissement productif (...). Il veillera à la concrétisation de l'objectif de création de nouvelles PME notamment par le développement des capacités nationales de sous-traitance", selon le Premier ministre qui promet d'approfondir le dialogue avec les organisations patronales pour prendre en charge leurs propositions visant à améliorer le climat de l'investissement.
En outre, le gouvernement s'engage à poursuivre la réforme bancaire et financière, notamment en ce qui concerne la réforme bancaire à travers la diversification de l'offre de financement, surtout en direction des PME, en accélérant le développement du leasing notamment, en améliorant la gouvernance des banques, en renforçant la participation des banques dans la création d'emplois et en soutenant davantage les PME en difficulté. Il compte également aller en avant dans la modernisation du système de paiement en lançant le paiement en ligne par carte bancaire.
Revoilà Ousratic !
Il en sera de même pour le secteur des postes et télécommunications qui devrait connaître des améliorations dans la qualité de services et où de nouvelles mesures seront prises en vue de mettre fin au problème des liquidités dans les bureaux de poste.
Par ailleurs, le gouvernement fait du lancement de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) une priorité. Un réveil tardif, au moment où d'autres pays sont déjà dans la 4G. Depuis l'ouverture du marché de la téléphonie mobile, les gouvernements successifs se sont embourbés dans des considérations autres qu'économiques. Ses multiples hésitations ont causé d'énormes retards pour le secteur, pas seulement en matière de téléphonie mobile, mais aussi et surtout celui d'Internet où notre pays occupe une honteuse place, en queue du classement mondial en matière de vitesse de débit, alors que des pays moins nantis nous dépassent largement.
Le gouvernement dépoussière le projet Ousratic qui avait consommé plus d'argent qu'il n'avait rendu de services aux citoyens.
Cette fois-ci, l'opération concernera
500 000 citoyens par an, dans le cadre d'une opération appelée 'alphabétisation numérique". N'empêche, le gouvernement reconnaît ses retards en la matière et table sur le modeste chiffre de 3 millions d'abonnés au haut débit à l'horizon 2014.
Effacer l'héritage Khelil
Le gouvernement Sellal compte faire table rase de l'héritage de Chakib Khelil. Le projet de loi sur les hydrocarbures devrait corriger les erreurs commises par le passé et qui ont conduit à une réduction dangereuse des capacités d'exploration et des investissements en hydrocarbures.
Le gouvernement compte, ainsi, intensifier l'effort national d'exploration des hydrocarbures et le renforcement de l'offre nationale en énergie. Il s'agira notamment d''accroître les réserves d'hydrocarbures" par les moyens nationaux et le recours au partenariat.
L'objectif de cette démarche est 'd'assurer la sécurité énergétique à long terme et de maintenir un niveau d'exportation compatible avec les besoins nationaux en matière de développement économique et social".
Le gouvernement annonce le lancement de la construction de cinq nouvelles raffineries à Biskra, Tiaret, Ghardaïa, Hassi-Messaoud et au littoral centre avec un port en eaux profondes. En outre, deux nouvelles usines de liquéfaction de gaz naturel ainsi que des unités d'ammoniac et d'engrais entreront en production en 2013.
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Posté Le : 26/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Azzeddine Bensouiah
Source : www.liberte-algerie.com