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Le nouveau port de pêche de Marsa Ben mhidi



Le nouveau port de pêche de Marsa Ben mhidi


Il est 8 heures du matin au port de pêche et de plaisance de Marsa Ben M’hidi. Restaurants et autres espaces dédiés aux loisirs et aux jeux, au niveau de l’immense esplanade clôturée et sécurisée, sont fermés.

A cette heure-ci, la ville commence peu à peu à sortir de sa torpeur, après une longue nuit animée durant laquelle les centaines de vacanciers qui y séjournent ont profité de différentes attractions touristiques et de longues promenades sur le rivage de la plage qui se prolonge jusqu’à la frontière. Mis à part quelques estivants guettant l’arrivée des petits-métiers au quai, le calme règne en maître absolu en ce début d’août. Un jeune adolescent d’à peine 14 ans tend de temps en temps l’oreille pour détecter derrière la passe invisible depuis les quais le bruit des barques des pécheurs. «Je viens quasiment tous les jours ici pour travailler. J’aide les pécheurs à ranger leur matériel et à décharger le poisson contre une petite somme d’argent. C’est comme ça que je gagne ma journée», raconte-il. Issu d’une famille de pécheur, l’un de ses oncles étant propriétaire d’un sardinier à El Ghazaouet, il semble tout connaître, malgré son jeune âge, du métier de pècheur. «Malheureusement, le poisson se fait de plus en plus rare. Une fois, un expert nous a dit qu’il faut 50 ans pour que les ressources halieutiques se régénèrent. Et encore», nous confie-t-il. «C’est bon, j’entends le bruit d’une barque à l’approche», prévient-il. Moins d’une minute après, un petit-métier accède au plan d’eau du port. Sur le quai une dizaine de clients, parmi eux deux femmes en vacances attendent. «Désolé, la prise est maigre», s’excuse presque le pécheur. Elle se résume en tout et pour tout à une livre de crevette, 700 grammes d’un mélange de poissons blanc et trois petites pièces de sépia. Tout est acheté par une personne. Juste après, un autre pécheur traverse la passe. Pour lui aussi, la grande bleue n’a pas été généreuse. «Le poisson est vraiment rare. Nos filets (trois mailles) on les récupère presque vides», avoue-t-il. Et pourtant, durant le mois de juillet dernier la pèche a été de l’avis de ce dernier, bonne. «On vendait le rouget à 900 DA et la crevette ne dépassait pas 1.500 DA. Ce n’est plus le cas. Le rouget coute 1.500 DA le kilo et la crevette 2.500», témoigne Zakaria, un autre pécheur.


Pécheurs à la ligne
«La rareté du poisson est un constat connu de tous et touche quasiment toute la côte algérienne. Lorsqu’il n’y a pas houle durant une longue période comme c’est le cas maintenant, les prises se font plus rares», explique-t-il. «En achetant le poisson directement chez le pécheur, le prix bien que cher est largement abordable. On est surtout assuré d’avoir du poisson frais. Ce n’est pas le cas forcément ailleurs, où certains vendeurs sans scrupules n’hésitent pas à farder la marchandise pour qu’elle paraisse fraiche», prévient un vacancier d’Oran l’un des rares heureux à ressortir du port avec du poisson. Pour les autres, ils doivent patienter jusqu’au lendemain. «Nous jetons nos filets en fin d’après-midi pour les récupérer le lendemain en début de matinée. Je ne peux rien vous garantir maintenant, mais si vous revenez demain à 8 heures, ma prise vous sera réservée.» Zakaria console par ces mots un vacancier déçu de repartir bredouille. D’autres estivants pêchent eux même, essayant de ferrer une ou deux pièces. «La pèche à la ligne est une passion pour moi. Chaque matin, je prends ma canne pour rejoindre les rochers du port, en espérant que le poisson morde», affirme un retraité d’Oran qui passe chaque année ses vacances à Marsa Ben M’hidi. Seulement, depuis le début de son séjour cet été, il n’a péché aucun poisson. «Je ne perds pas espoir. Le plaisir de pécher vaut toutes les prises car les amateurs de la pèche à la ligne se ressourcent et noient les soucis du quotidien en contemplant des heures durant la mer», conclut-il.





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