L'Ordre national des experts comptables, commissaires aux comptes et
comptables agréés a organisé hier, et pour la première fois, une cérémonie de
remise d'agréments à 220 comptables et 550 attestations de fin de stage aux
jeunes diplômés de la profession, à l'Hôtel El-Safir.
Cette cérémonie a également
permis aux professionnels de débattre des questions relatives au nouveau
système comptable et financier, tout en faisant ressortir les problèmes dont
souffre la corporation, depuis des années.
Le président de l'Ordre, Hamdi
Mohamed Lamine, évoquant le problème de la formation des experts comptables,
dira que «7.000 jeunes comptables sont sans maître de stage». Et de poursuivre
que l'examen final d'expert comptable a été bloqué depuis 10 ans sans motif
valable. «Nous avons sollicité à maintes reprises le ministère de
l'Enseignement supérieur mais en vain», dira-t-il. Les jeunes comptables, qui
se sont inscrits pour faire une formation d'expert comptable, attendent
toujours.
Pour M. Hamdi, ce blocage
n'arrange guerre les besoins en formation et les besoins économiques de notre
pays. «Alors que ces 7.000 inscrits sont en stand by, nous n'avons que 5.000
experts qui exercent et l'Algérie», un nombre jugé insuffisant. Pour le
président de l'Ordre, la nouvelle loi portant système comptable et financier
n'est pas venue pour résoudre les problèmes de la corporation car, dira-t-il,
«les concepteurs de cette loi se sont contentés de séparer les corps de métiers
en trois organisations (un ordre des experts comptables, une Chambre nationale
des commissaires aux comptes et une organisation des comptables)». Une
séparation, ajoute-t-il, qui affaiblit la profession. Pour les membres de
l'ordre ce projet de réforme a été conçu pour justifier l'objectif caché qui
consiste essentiellement à l'ouverture de la profession à l'exercice par les
étrangers par tous les moyens. «Sinon comment expliquer le refus des pouvoirs
publics de créer une grande force d'experts comptables locale», est-il soutenu.
Le président de l'Ordre a exprimé
en outre son mécontentement concernant le rattachement de l'ordre à
l'administration. Il a plaidé pour l'indépendance de la profession pour
préserver la liberté de travailler et la liberté de l'expression de l'intime
conviction du professionnel. Il explique «le fait que le comptable, l'expert
comptable et le commissaire aux comptes soient agréés, contrôlés et
susceptibles d'être sanctionnés par une autre instance, influence l'avis qu'il
formule sur toute situation soumise à son appréciation». M. Hamdi a exprimé son
souhait et celui des membres de l'ordre d'«aller vers une période transitoire
où les commissaires aux comptes et les comptables agréés seront alignés sur le
statut d'expert comptable, et ce, pour mettre un terme à cette multiplication
de catégorie», conclut-il.
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Posté Le : 23/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com