Le nouveau directeur décrié avant sa désignation

A. LemiliLe secrétariat général et le cabinet du ministère de la Santé ont été ces derniers jours destinataires de correspondances identifiées et non-identifiées émises à partir de l'Etablissement hospitalier spécialisé des maladies cardiaques Er-Riad de Constantine.La raison ' L'éventuelle désignation au poste de directeur de Tarek M., un cadre qui fait partie depuis six années environ du personnel mais au parcours administratif «...tellement équivoque qu'il paraît pour le moins des plus étranges que le directeur de wilaya de la santé insiste et déploie des tonnes d'insistance pour que sa proposition passe au niveau de la tutelle», nous dira l'un des cadres de l'établissement.Explication : Tarek M. ne remplirait pas d'abord les conditions administratives pour le poste, au motif que comparativement à d'autres cadres qui ont plus de vingt années d'expérience dans le domaine lui n'en a même pas fait six dans le secteur, en ce sens qu'il «a été détaché pour des raisons disciplinaires (refus d'exécution d'instructions émanant de la hiérarchie, Ndlr) à la direction des transports de la wilaya de Mila (sic) qu'il quittera d'ailleurs pour les mêmes raisons et est remis à la disposition de l'EHS ER-Riad pour les mêmes raisons, c'est-à-dire à cause de son indiscipline. Il sera de nouveau détaché à l'EHSSidi-Mabrouk», soulignera à notre intention notre interlocuteur, lequel s'appesantira, au-delà du parcours sinueux de Tarek M., sur «d'autres sanctions de moindre importance, en l'occurrence des blâmes et avertissements, mais lesquels logiquement doivent peser, voire pèsent effectivement avant toute désignation à un poste de responsabilité. Ce qui n'a pas été le cas». Les travailleurs rencontrés au cours de la pause de midi ont également été catégoriques : «L'établissement dispose de cadres de valeur et qui ont plusieurs années d'exercice dans le domaine. Ils connaissent parfaitement son fonctionnement, les méthodes de gestion et le personnel toutes fonctions confondues. Il est pour le moins difficile de comprendre la démarche de l'administration en ce sens, d'autant plus que la personne proposée est loin d'être un modèle de compétence, rigueur et morale.» Ces propos sont également confirmés par des représentants (Ugta) des travailleurs dont l'un ira plus loin en affirmant que «...s'il ne se prononce pas officiellement sur cette proposition, qui va très certainement vers une désignation définitive parce qu'imposée, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le professeur Brahmi (chirurgien en chef) n'y est pas favorable d'autant plus que son avis sur la question n'a même pas été requis».«L'EHS ER-Riad compte près de 360 travailleurs. il s'y pratique quotidiennement deux interventions à trois interventions (en cas d'urgence) chirurgicales par jour. La réputation de grande compétence de son personnel est nettement établie au même titre que les conditions de séjour et traitement des patients», estime A. A., qui y travaille depuis 2003. «Bien entendu, comme toute autre structure médicale, l'EHS a eu ses moments de turbulences, mais sans grandes conséquences en vérité. Ce qui se passe actuellement risque justement de précipiter le retour de vieux démons.»«Quoiqu'il en soit, compte tenu de l'importance de l'activité de l'établissement, il paraît pour le moins incongru que n'ait pas été résolu rapidement le remplacement de son ancien directeur, lequel a été nommé à la tête du CHU, et encore moins inexplicable que si désignation serait faite dans les jours à venir celle retenue consisterait au recours à une personne aux qualifications incertaines», conclura une docteure.A nos tentatives d'obtenir des précisions de la direction de wilaya de la santé, nous n'aurons pas eu de suite. Le directeur ne répondant pas à nos appels sur son mobile, sa ligne directe étant «momentanément suspendue», et enfin notre passage à hauteur du siège n'aboutissant qu'à obtenir la réponse suivante : «M. le directeur est absent pour le moment.»A. L.