Algérie

Le nouveau dialogue politique, économique et social doit tenir compte de la métamorphose du monde



Le nouveau dialogue politique, économique et social doit tenir compte de la métamorphose du monde
Je tiens d'abord vivement à remercier Mr le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de m'avoir invité en tant qu'expert indépendant à la 20e tripartite (gouvernement, syndicats et patronat) qui se tiendra à Annaba le 6 mars 2017. Il s'agira de déboucher, grâce au dialogue social élargi, sur des actions concrètes afin de réhabiliter la bonne gouvernance, l'économie de la connaissance et les entreprises créatrices de richesse, publiques, privées, locales et internationales comme le stipule la nouvelle Constitution, sans distinction, face à un cours des hydrocarbures faible qui risque de durer dans le temps.Les entreprises publiques en majorité sont empêtrées dans de graves difficultés financières et managériales. Plus de 95 % des entreprises sont des PMI/PME, à majorité à organisations familiales personnelles ou de petites Sarl selon les données du registre du commerce (plus de 96%), les sociétés par actions étant presque nulles, ne maîtrisant pas le management stratégique, éprouvant d'énormes difficultés à se maintenir en vie, souvent endettés vis-à-vis des banques. Tout en reconnaissant l'émergence récente de véritables entreprenants, mais soumis à d'innombrables contraintes bureaucratiques. Il faudrait plus de deux millions de PMI/PME concurrentielles en termes de couts/qualité dans le cadre des valeurs internationales. Dans ce cadre, force est de constater que les différentes tripartites depuis plus de deux décennies ont apporté peu d'éclaircissements et de solutions opérationnelles sur la stratégie de développement à moyen et long terme de l'Algérie. Toujours 98% d'exportation directement et indirectement (via la dépense publique) provenant des hydrocarbures dont 3% de dérivées et 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% provient de l'extérieur. Les entreprises privées contribuent à moins de 1% des exportations totales en devises. La raison principe est l'environnement contraignant du monde des affaires, bureaucratie, système financier, système socio-éducatif et le foncier qui entravent la liberté d'entreprendre. Le développement dans la majorité des pays développés repose sur les PMI-PME, selon les déclarations officielles tant européennes qu'américaines, la règle des 49/51% est l'obstacle majeur pour un partenariat gagnant-gagnant avec les opérateurs locaux des PMI-PME. Cette règle qui peut être appliquée aux segments stratégiques, qu'il s?agit de définir et faire un bilan objectif de cette règle instaurée depuis 2009, mais généralisée, l'Algérie supporte tous les surcoûts et permet, sous un faux discours nationaliste, en fait pour sauvegarder des intérêts de rente. Aussi, espérons des solutions opérationnelles lors de la prochaine tripartie, devant privilégier les réformes structurelles dans un cadre d'objectifs stratégiques datés, loin des discours et des luttes pour le partage de la rente qui ne peut que conduire, avec la baisse du cours des hydrocarbures, qui sera de longue durée, au suicide collectif. Aussi, en cas de non réorientation de la politique économique actuelle fondée sur l'économie de la connaissance et l'entreprise, devant démystifier l'entreprise privée nationale et internationale, encouragée même en Chine et la Russie, fondateurs du communisme, les réserves de change après l'épuisement du fonds de régulation des recettes risquent de tendre vers zéro vers 2018/2019. Face à cette situation socio-économique, au -delà de l'Etat, l'ensemble des acteurs de la société doit être mobilisé si l'Algérie veut renouer avec une croissance durable hors hydrocarbures. Mais cela suppose la conjugaison de différents facteurs avec un dénominateur commun, le développement DES LIBERTES: dédioboliser le secteur privé créateur de richesses ainsi que le secteur d'Etat performant, développer le savoir et le gout du risque et introduire des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d'attirer du capital et une ouverture à l'étranger. Ces réformes passent fondamentalement par une démocratie vivante, une stabilité des règles juridiques et l'équité, les politiques parleront de justice sociale. 4.- C'est que l'Algérie possède d'importantes potentialités de sortie de crise comme je viens de le souligner dans une contribution parue un grand quotidien financier français la Tribune.Fr en date du 19 février 2017. Contrairement aux discours de sinistrose, l'Algérie n'est pas en faillite,(réserves de change au 31/12/2016 de 114 milliards de dollars e une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars) , tout en reconnaissant qu'elle traverse une situation difficile. Elle peut réussir sa transition économique dans un délai raisonnable, le monde ne nous attendant pas et toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Retarder les réformes ne peut que conduire à la désintégration lente, à l'appauvrissement, une perte de confiance en l'avenir puisqu' avec l'épuisement de la rente des hydrocarbures. L'Algérie n'aura plus alors les moyens de préparer ces réformes et vivra sous l'emprise de la peur, voyant partout des menaces où les autres voient des chances. Pour s'inscrire dans la croissance mondiale, l'Algérie doit d'abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, faciliter la concurrence, la création par la mise en place de moyens modernes de financement, revoir le code de travail conciliant flexibilité et sécurité, favoriser l'épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l'environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population. Pour mener à bien ces réformes, l'Etat et les collectivités locales doivent être très largement réformés. A ce titre, lors de différents conseil des ministres, il a été recommandé que les membres du gouvernement et l'ensemble des pouvoirs publics doivent utiliser le nouveau système de communication, tenir un langage de vérité et expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays ainsi que le caractère unique au monde des dépenses publiques d'investissements et des subventions et transferts sociaux. Car c'est grâce à une parfaite compréhension de la situation que le peuple algérien adhérera aux efforts nécessaires pour préserver l'indépendance de décision économique du pays, laquelle est indispensable à la poursuite d'une politique conforme à nos valeurs de justice sociale réelle et de solidarité nationale effective. Pour réaliser ces objectifs nobles, personne n'ayant le monopole du nationalisme, un minimum de consensus social, ne signifiant nullement unanimisme signe de la décadence de toute société, est fondamental surtout en ces moments de grands bouleversements géostratégiques au niveau de la région qui devrait inciter non pas au statut quo mais à plus de réformes structurelles. A ce titre, je me désole avec de nombreux amis, hommes politiques responsables tant dans le pouvoir que dans l'opposition, entrepreneurs privés et publics, intellectuels, de toutes les régions du pays, Est-Centre-Sud Ouest, de voir des querelles étalées en plein jour, sans débats productifs, mais tournant autour de discours malsains avec des attaques personnalisées, qu'on aurait pu éviter tant par le dialogue, outil privilégié de la bonne gouvernance, portant un large préjudice tant à l'économie qu'à l'image de l'Algérie qui a besoin de rassembler et non de diviser autour d'un large Front National tenant compte des différentes sensibilités. En bref, loin des méthodes des années 1970/2000 périmées, le mode de dialogue politique, économique et social entre 2017/2020/2030, doit tenir compte de la métamorphose du monde ,qui est devenu une maison de verre, avec les réseaux sociaux, s'il veut avoir un réel impact. Même au sein d'une famille la mère et le père ne dialogue plus de la même façon avec leurs enfants qui ont d'autres échelles de valeur, quitte à désintégrer la cellule familiale. [email protected]/* */ (1) Membre du conseil scientifique du Forum mondial du développement durable, le Professeur Abderrahmane Mebtoul expert international lors de la rencontre de sa 15ème session présentera une contribution à Paris le 13 mars 2017 sur le thème- « Face à la quatrième révolution économique mondiale 2017/2030, quelle transition énergétique pour l'Algérie ». Parallèlement lors de l'importante rencontre sur les assises industrielles qui regroupera opérateurs et experts avec une prévision de 2 000 participants, qui se tiendra à la salle des conférences Club des Pins Alger les 28/29 mars 2017, il donner aune conférence sur le thème « Face à la nouvelle révolution technologique mondiale, comment développer le tissu industriel en Algérie à travers la dynamisation des PMI/PME » - Interview du professeur Abderrahmane Mebtoul « réunion de la tripartie à Annaba -les vertus du dialogue social comme solution à la crise » télévision Chorouk 21/02/2017 -20h30 et débat avec le Pr Abderrahmane Mebtoul sur la situation économique et sociale notamment « les pistes de sortie de la crise et le pourquoi de la valeur du dinar » Télévision Dzair New's- 19h15/20h le 22/02/2017 (Suite et fin) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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