Algérie

Le nouveau chef du gouvernement tunisien fixe ses priorités



Le nouveau chef du gouvernement tunisien fixe ses priorités
La Tunisie vient de franchir un nouveau pas sur le chemin de sa transition démocratique en se dotant d'un gouvernement de compétences nationales, dont le principal objectif est la tenue d'élections libres et transparentes.TunisDe notre correspondantAmbitieux est, certes, le programme présenté hier par le chef du gouvernement nominé, Mehdi Jomaa, lors de son discours d'investiture. Toutefois, il y a longtemps que la Tunisie n'a pas eu affaire à un discours-programme aussi «sobre, costaud et précis», selon les dires du politologue Hamadi Redissi. En moins de trente minutes, Mehdi Jomaa a évoqué les principaux aspects de la crise traversée par la Tunisie, ainsi que les grandes lignes des solutions proposées. Le chef du gouvernement a expliqué que la voie des élections libres et transparentes ne peut être balisée sans deux éléments fondamentaux que sont la maîtrise de la situation sécuritaire et la reprise de l'économie.mettre fin à la crise sociale.Il s'agit, pour Mehdi Jomaa, de redresser toutes les valeurs et les services associés à l'Etat. Ainsi, sur le plan sécuritaire, il s'est engagé à ?uvrer au rétablissement de la sécurité et de la quiétude en imposant l'autorité de la loi, tout en respectant les droits et les libertés. Il a également promis d'assurer un environnement serein aux réunions de tous les partis politiques, condition sine qua non d'un environnement adéquat à la tenue d'élections libres. «La protection de la révolution revient à l'Etat», a dit Mehdi Jomaa dans une allusion directe à la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR), l'une des tâches assignées au gouvernement par la feuille de route du Dialogue national.Sur le plan économique, le chef du gouvernement a promis, d'abord, une loi de finances complémentaire pour entrevoir autrement le redressement de l'économie et l'absorption de la crise sociale. «Le lourd fardeau représenté par la compensation ne s'est pas traduit positivement dans le rendement des travailleurs», a-t-il fait remarquer, en mettant l'accent sur «la nécessité de l'essor de la valeur-travail pour sauver les entreprises publiques et rétablir la confiance chez les partenaires de la Tunisie». Aux jeunes en quête d'emploi, Mehdi Jomaa s'est adressé en ces termes : «Aide-toi, le ciel t'aidera.» Il leur a demandé de se doter de savoir-faire, notamment technologique, afin que la Tunisie devienne un vivier d'entreprises à haute valeur ajoutée.La question lancinante des moyensMehdi Jomaa est certes ambitieux, si l'on tient compte des difficultés rencontrées et des moyens limités mis à sa disposition. Mais il a émis des souhaits pour être aidé à la réussite dans sa mission.«La Tunisie a besoin de calme au niveau social, à travers la mise en ?uvre du contrat social», a-t-il estimé. «Pas de place pour la gabegie qui entrave le redressement économique», a-t-il expliqué, en rapport avec l'environnement social projeté. Il s'agit d'un appel du pied du gouvernement Jomaa à l'UGTT, en réponse à sa requête de négociations sociales.En contrepartie de cette paix sociale, le chef du gouvernement a promis d'adopter la feuille de route du Dialogue national comme programme, à commencer par la révision des nominations chère à l'UGTT. «Nous allons ?uvrer à l'installation de gouverneurs neutres, appelés eux aussi à neutraliser leurs administrations. Nous allons également veiller à installer des personnes neutres dans tout ce qui est en rapport avec l'opération électorale», a explicitement déclaré le chef du gouvernement.Pas suffisant, lui a répliqué Khemaïes Ksila, le constituant de Nidaa Tounes, qui a exigé, dans son intervention, que la révision des nominations s'étende à l'institution sécuritaire et aux organes de statistiques ; il a également exigé des mesures socioéconomiques urgentes pour les régions déshéritées. L'intervention de Ksila traduit les attentes des Tunisiens en cette phase historique. Elles sont assez étendues sur les plans politique et économique. Mehdi Jomaa, certes, a de l'ambition, mais la mission sera ardue vu les spécificités de cette phase. La Tunisie est déjà passée au palier supérieur et pense aux échéances électorales.




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