Un nouveau challenge économique. Après un bilan jugé globalement négatif de l'Accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie se tourne vers un autre processus commercial multilatéral. Il s'agit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), avec ses contraintes, mais surtout ses opportunités. Des opportunités que l'Algérie ne veut nullement rater. Pour être plus compétitive, l'Algérie s'attelle à l'élaboration d'une stratégie nationale, en prévision de la mise en oeuvre effective de la Zlecaf. Plus spécifiquement, il s'agit pour l'Algérie d'identifier les opportunités commerciales et d'industrialisation, les contraintes ainsi que les mesures nécessaires pour profiter des marchés nationaux, régionaux voire mondiaux dans le contexte de la Zlecaf. Une stratégie élaborée avec l'appui technique de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, selon le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Une stratégie devant être dévoilée prochainement, précise le ministre. L'enjeu est important. Le marché africain représente une population de plus d'un milliard et demi d'habitants et dispose d'un Produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 3000 milliards de dollars. «Il est impératif d'oeuvrer à décrocher une part de ce marché eu égard à la position stratégique de l'Algérie considérée comme portail d'accès aux pays africains dont les pays du voisinage (Mali, Niger, Mauritanie, Libye et Tunisie), et ce à travers nombre de postes frontaliers à l'image de Talab Larbi, Bouchabka, Oum Teboul avec la Tunisie et de Mostepha Ben Boulaïd (Mauritanie), Deb Deb (Libye) et de Tin Zaouatine et In Guezzam (Niger) qui ont été rouverts», soutient Kamel Rezig. Dans le but de définir et d'unifier la position de l'Algérie dans différentes négociations liées à la zone, les priorités, une unité de gestion et de suivi des négociations de la Zlecaf vient d'être créée. Une unité chargée de renforcer la coopération et la coordination entre les différentes administrations concernées par les négociations sur cette zone.Dans ce cadre, un projet de loi relatif à la création des zones franches sera présenté, les semaines à venir, au gouvernement, a révélé Kamel Rezig. Des zones devant permettre d'augmenter les exportations algériennes vers l'Afrique. Implantées au niveau des différentes wilayas frontalières, à l'instar de Tindouf, El Oued, Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, Adrar et Djanet, ces zones franches devraient appuyer l'accès des opérateurs économiques algériens au marché africain. Un accès à même de booster la valeur des échanges commerciaux algériens avec les Etats africains, qui reste dérisoire, avec une moyenne de 3% du total des échanges en 2020 (soit 3,042 Mds USD). Des échanges limités aux pays de la Grande zone arabe de libre-échange (Maroc, la Tunisie, Egypte). Aussi, la concrétisation de ces zones franches permettra à l'Algérie d'intensifier ses exportations hors-hydrocarbures, vers l'Afrique du Centre, l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest dans le cadre de la Zlecaf. Pour ce faire, l'Algérie mise sur ses atouts, notamment la transsaharienne Alger-Lagos. (Nigeria), le gazoduc entre l'Algérie et le Nigeria, la liaison fibre optique Alger-Abuja et le port-centre de Cherchell, en tant que hub de fret maritime. «Des moyens logistiques importants qui permettront d'augmenter les échanges commerciaux, hors-hydrocarbures, avec l'Afrique, à près de 52%, contre 16% actuellement» précise Kamel Rzeig.
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Posté Le : 29/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smaïl ROUHA
Source : www.lexpressiondz.com