En effet, le 26 de chaque mois, des scènes de désolation se déroulent tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des postes, des agences et des antennes implantées dans les communes de la wilaya, avec des centaines de personnes âgées contraintes à respecter de longues files d'attente en toutes circonstances.Dans le but évident de soulager ces malheureuses personnes du troisième âge, ceux ayant pouvoir de décision ont élaboré un nouveau programme visant à étaler la date de virement des pensions sur plusieurs jours et éviter ainsi la présence massive des pensionnaires à la même date et aux mêmes endroits.
Ainsi, les retraités de la wilaya de Mascara ont été informés que la période des virements s'étalait du 22 au 26 de chaque mois. Néanmoins, cette nouvelle organisation est loin de valoir des satisfactions, puisqu'un grain de sable s'est érigé en obstacle et a pour nom liquidités. En effet, les retraités désignés pour retirer leurs pensions le 22 juillet n'ont pu être satisfaits dans plusieurs localités de la wilaya, faute de liquidités, en dépit de leur présence dès les premières heures de cette journée.
Après une longue attente devant les guichets, ils sont rentrés bredouilles spéculant sur une chance qui leur sourira le lendemain. Mais leur déception était plus dure, car d'un côté ils ont été rejoints par les retraités censés être payés le 23 et de l'autre le problème lié au manque de liquidités qui n'a pas été réglé. Octogénaire, Hadj Mostéfa tient à nous signaler : "Avant, les retraités ne se rendaient pas aux postes, c'étaient les facteurs qui se déplaçaient aux domiciles des retraités pour leur remettre en main propre leur dû. Depuis une vingtaine d'années, tout a changé. Personnellement, je me présentais le 26 de chaque mois à la poste de la commune où je réside juste après avoir accompli la prière du sobh.
À chaque fois, je pensais être le premier en place, mais, une fois arrivé, je constatais qu'il y avait des dizaines de retraités accrochés à la porte de la poste. Dès lors commence notre calvaire avec d'abord des bousculades, puis des menaces, des agressions, des harcèlements et surtout de l'humiliation. Nous restons des heures entières debout avant l'ouverture de la poste. Ceux qui ne se sentent pas bien se retirent pour se reposer sur les trottoirs quelques minutes et rejoindre leurs places dans la file. Et c'est épuisé moralement et physiquement que nous pénétrons à l'intérieur de la poste pour déposer nos chèques sur le comptoir. Après le relevé du solde, les chèques sont remplis et redisposés sur le comptoir.
Débute alors la longue attente. Il faut patienter des heures pour être enfin soulagés. Mais la délivrance ne se fait pas sans peine pour nous autres chibanis exposés à tous les risques. Bien souvent, on évoque les pannes des micros ou du système et surtout le manque de liquidités." Après les billets de 200 et 500 DA usagés, les retraités redoutent la rupture des liquidités. Certains gestionnaires des postes ont carrément exigé des retraités, lors de l'échéance de juin, l'établissement de chèques n'excédant pas 30 000 DA pour soi-disant pouvoir payer un maximum de pensions, spéculant sur la rupture des liquidés disponibles.
Cette option a été reconduite pour le mois de juillet. Ceux dont les pensions sont supérieures à 30 000 DA ont été sommés de revenir plus tard pour y subir d'autres vexations et humiliations afin de retirer les reliquats. La mise en pratique du nouveau calendrier n'a pas résolu le problème, car les retraités des 22, 23, 24, 25 et 26 juillet, faute d'être satisfaits en l'absence de liquidités, se retrouvent tous à la même agence postale, tout comme ceux qui se déplacent pour retirer les reliquats.
A. B.
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Posté Le : 28/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.liberte-algerie.com