Algérie

Le nord du mali isolé : Tombouctou aux mains d'Aqmi



Le nord du mali isolé : Tombouctou aux mains d'Aqmi
Après avoir pris tout le nord-est du Mali et depuis samedi le contrôle de la ville de Gao (nord-est) qui abritait l'état-major régional de l'armée (Kidal), les groupes islamistes liés à  la nébuleuses Al Qaîda et au mouvement Azawad (MNLA) ont mis la main sur Tombouctou, située à  800 km au nord-est de Bamako. Et, sitôt conquise, cette ville historique a été soumise.
Les animateurs du mouvement Ançar Eddine qui contrôlent Tombouctou distribuaient hier des vivres pris à  un service public et à  la Croix-Rouge, selon des responsables locaux. «Les islamistes de Ançar Eddine organisent des distributions de vivres avec l'appui de certains membres de l'association des jeunes musulmans de Tombouctou», a dit à  l'AFP Driss Haïdara, employé à  la direction du Trésor de Tombouctou, un service qui relève du ministère de l'Economie et des Finances. Deux responsables de la direction régionale de la sécurité alimentaire de Tombouctou (qui dépend du ministère de l'Agriculture) et de la Croix-Rouge locale ont affirmé à  l'AFP, sous couvert de l'anonymat, que les vivres distribués aux habitants étaient des stocks de leurs services réquisitionnés par les islamistes. Et pour faire accepter son «émirat» aux populations, le leader d' Ançar Eddine, Iyad Ag Ghaly, a rencontré lundi soir les imams de Tombouctou, une ville de d'environ 30 000 habitants où il compte instaurer la loi islamique, selon un fonctionnaire de l'agglomération.   Moubayaâ des imams de la ville   Grand centre intellectuel de l'islam et ancienne cité marchande prospère des caravanes surnommée «la perle du désert», Tombouctou est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.  
La directrice générale de cette organisation onusienne, Mme Irina Bokova, a d'ailleurs exprimé hier sa «vive préoccupation» face aux risques que font peser les combats autour du site de Tombouctou, au nord du Mali, classé au patrimoine mondial, et rappelé l'obligation internationalement reconnue des pays à  sauvegarder leur patrimoine en temps de guerre. «J'appelle les autorités maliennes et les factions belligérantes à  respecter le patrimoine et les engagements du pays en tant que signataire de la convention de 1972 sur le patrimoine mondial», a-t-elle déclaré dans un communiqué rendu public hier.   Les craintes que soulèvent la situation au Mali a provoqué aussi la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui a examiné, hier, la crise née du coup d'Etat mené le 22 mars dernier par des militaires mutins. La réunion a été convoquée à  la demande de la France. Les 15 pays membres devraient adopter une déclaration commune sur cette question, selon un diplomate américain, dont le pays assure en avril la présidence tournante du Conseil. Peur sur Tombouctou Cette réunion intervient au lendemain du sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tenu à  Dakar et à  l'issue duquel les participants ont décidé d'imposer des sanctions aux militaires qui ont pris le pouvoir au Mali. La Cédéao a ainsi décidé de «la mise en place immédiate» de sa force militaire «d'attente» dans ce pays, théâtre d'une rébellion touareg dans le nord. «Nous avons décidé de la mise en place immédiate de la force d'attente de la Cédéao, en demandant au comité des chefs d'état-major de se réunir dès cette semaine à  Abidjan pour voir les modalités d'activation de cette force», a déclaré le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l'organisation. La junte malienne, qui multiplie les contacts en Afrique, a réagi aux décisions du sommet, indiquant avoir «pris acte» des sanctions imposées par l'organisation régionale et rester à  la disposition de la médiation burkinabé.
Son chef, le capitaine Amadou Sanogo, a souligné que le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) créé après le renversement du président Amadou Toumani Touré, considère que «la priorité de toutes ses actions reste l'intérêt supérieur de la nation malienne et l'urgence du recouvrement de l'intégrité territoriale du pays face à  la crise dans la partie Nord». Amadou Sanogo a réitéré l'engagement du Comité «à aller rapidement et dans les heures à  venir à  la mise en place d'une convention nationale avec l'ensemble des forces vives du pays afin d'amorcer la mise en place des structures d'une transition convenable à  toutes les parties». Mais les Maliens, pris entre deux feux, craignent que leur pays ne bascule définitivement dans le chaos.


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