Le nombre de malades en Algérie n'est malheureusement pas connu

- Quels sont les facteurs qui sont derrière la maladie d'Alzheimer 'Les causes de cette maladie qui touche surtout le sujet âgé (fréquence élevée entre 70 et 80 ans) ne sont pas complètement élucidées, mais on sait qu'elles sont multiples. La recherche a mis en évidence cette origine multifactorielle, associant des prédispositions génétiques à des facteurs environnementaux multiples. Les facteurs de risque sont essentiellement l'hypertension artérielle, les risques vasculaires, le diabète, les troubles lipidiques et le tabac. Ces facteurs de risque ayant augmenté durant ces dernières décennies en Algérie d'une part, et l'espérance de vie des Algériens étant plus longue, d'autre part, les cas de maladie d'Alzheimer sont de plus en plus nombreux. Dès lors, la prise en charge précoce et sérieuse des facteurs de risque peut constituer déjà une mesure préventive de la MA en même temps que d'autres affections, comme les maladies cardiovasculaires et les AVC. - Le facteur génétique peut-t-il se cacher derrière la maladie ' Dans seulement 1% des cas. En général, ces formes familiales sont plus précoces, débutant entre 50 et 60 ans. - Combien de personnes sont atteintes en Algérie ' Le nombre de malades en Algérie n'est malheureusement pas connu. Tous les chiffres avancés dans les médias ne sont en fait que des estimations effectuées à partir de taux de prévalence déterminés dans d'autres pays. Un registre national des patients diagnostiqués et traités, établi en collaboration avec la sécurité sociale, pourrait déterminer la prévalence de cette affection en Algérie. - Le diagnostic de la maladie est-t-il complexe ' Le diagnostic et la prise en charge de la maladie sont actuellement bien codifiés. Des consultations «Mémoire» au sein des services de neurologie existent dans la plupart des CHU en Algérie. Le diagnostic n'est porté qu'après un examen neurologique, des tests neuropsychologiques et une imagerie cérébrale permettant d'éliminer d'autres types de démence qui sont parfois curables. La prise en charge est à la fois médicamenteuse et non médicamenteuse. - Qu'administrez-vous pour un patient atteint de la maladie ' Actuellement, les médicaments spécifiques que l'on prescrit ne sont pas curatifs, mais permettent de ralentir l'évolution de la maladie et dans certains cas diminuent les troubles du comportement. Il s'agit de médicaments inhibiteurs de la destruction d'un neuromédiateur essentiel dans la transmission nerveuse, l'acétylcholine. L'un d'entre eux est disponible et pris en charge par la sécurité sociale depuis quelques années en Algérie. Le suivi par le médecin spécialiste (neurologue et parfois psychiatre) devra être régulier. La recherche scientifique à l'échelle mondiale, ayant pour but la découverte d'une thérapie capable d'arrêter ou de ralentir le processus dégénératif cérébral à l'origine de cette affection, est très intense. - Y a-t-il une prise en charge ' La prise en charge non médicamenteuse est sociale, familiale et psychologique. Elle vise à préserver le plus longtemps les capacités cognitives restantes et physiques du patient et ainsi à améliorer sa qualité de vie. Vivre avec la maladie d'Alzheimer est difficile pour le patient, mais aussi très dur pour la personne qui s'en occupe (l'assistant). Des aides extérieures peuvent soulager l'assistant dans la gestion du quotidien à domicile : infirmier, kinésithérapeute, aide ménagère? Un système de prise en charge par la sécurité sociale de ces aides extérieures devrait voir le jour. Il y a bien une prise en charge du transport et du traitement des dialysés dans des structures libérales par la sécurité sociale et c'est une mesure certainement très appréciée par les patients et leurs familles. Le rôle des associations de malades est important et déterminant dans ce sens. Une seule association de malades atteints de la MA, à ma connaissance, active dans la région d'Alger. On espère que des associations de malades verront le jour rapidement dans toutes les wilayas du pays. Avec les personnels de santé, elles devront ?uvrer auprès des structures étatiques pour une meilleure prise en charge des patients atteints de cette maladie.