Merzak MeneceurL'ampleur prise par le mouvement de candidats français au djihad est telle que le gouvernement français a inscrit le phénomène à l'ordre du jour de son Conseil des ministres hebdomadaire du mercredi. Dans une longue communication du ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui devait se rendre hier soir à Alger pour un séjour de 24 heures, les chiffres avancés soulèvent l'inquiétude des autorités qui n'arrivent pas à juguler l'attrait du terrorisme et à démanteler toutes ses filières. «Au 15 décembre, a révélé le ministre, le nombre de ressortissants français ou résidents habituels en France en lien avec les filières terroristes en Syrie et en Irak s'établit à plus de 1 200. Il a doublé depuis le début de l'année. 83 départements sont désormais concernés.»Selon le ministre «les profils des individus en cause sont très divers», citant notamment «les femmes, mineures ou majeures (qui) représentent près de 30% des personnes impliquées» et que «près d'un quart sont des personnes récemment ?'converties''». «Leur implication, a-t-il ajouté, est associée, dans la plupart des cas, à des phénomènes de rupture scolaire, familiale, sociale, psychologique, offrant un terreau favorable aux recruteurs qui ont développé sur Internet une propagande massive et protéiforme.» À ce jour, 390 personnes sont présentes en Syrie et en Irak, et 231 sont en transit vers ces destinations. Cazeneuve a encore indiqué que 185 ont regagné la France, en augmentation «de 50% depuis septembre 2014 et les premières frappes de la coalition, sans que les velléités de départ en soient pour autant taries». 60 personnes auraient trouvé la mort sur la zone. Cazeneuve a souligné que la lutte contre les filières terroristes «se poursuit et s'intensifie» avec comme résultat «le démantèlement de 13 filières constituées, impliquant pour les plus importantes jusqu'à plus de 20 individus». En donnant plus de précision, le ministre a indiqué que les services de sécurité sont saisis par la justice «de 103 dossiers relatifs aux filières syriennes qui concernent 505 individus» avec «180 interpellations» qui «ont abouti à la mise en examen de 118 personnes,82 d'entre elles ont été écrouées et 36 sont assujetties à un contrôle judiciaire». Aussi grave, sinon plus, le ministre français de l'Intérieur a aussi révélé que : «Depuis août 2013, cinq projets d'actions terroristes sur le territoire national ont été déjoués par la Dgsi (Direction générale de la sécurité intérieure), impliquant des individus de retour en France ou qui n'avaient pas quitté le territoire national.»Sans être démunis de moyens et malgré l'obtention de certains résultats, des dizaines de départs programmés ont été déjoués, le gouvernement français n'est donc pas arrivé à freiner le départ de candidats djihadistes en Irak et en Syrie. Il semble avoir subi le retard pris dans la prise de conscience des nouvelles formes de recrutement de candidats au djihad qui ne passent pas par une structure pyramidale, ou par, à des exceptions près, des leaders «gourous». M. M.
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Posté Le : 18/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com