Algérie

Le niet de l'opposition à l'offre de Morsi Egypte



L'Egypte, porteuse d'immenses espoirs de progrès social et de changement démocratique, peine à sortir du long tunnel de la transition de tous les dangers, gravement enlisée dans un cycle de violence interminable et en mal de consensus politique pour la refondation des institutions nationales crédibles. La rue ne semble pas connaître un apaisement souhaité dans un déferlement de la vague protestataire suscitée par le « printemps égyptien » de toutes les déceptions, englué dans les marasmes de la crise économique aux conséquences dramatiques : le tourisme en baisse vertigineuse, une inflation galopante touchant notamment les produits de base, le chômage des jeunes en hausse et les réserves en devises en chute libre. Elle exprime manifestement le malaise social généré par la dégradation des conditions de vie, les pénuries en carburant et autres produits de consommation de première nécessité. La transition en rupture de ban avec les exigences de la société est également confrontée à une impasse politique traduite par le bras de fer entre le nouveau régime, accusé d'hégémonisme, et une opposition décidée d'en découdre. Face à une crise persistante, l'armée égyptienne a brandi à juste raison la menace d'un « effondrement de l'Etat » que la récente initiative du président Morsi tente à tout prix d'éviter. Il a appelé à une réunion avec l'opposition pour débattre des conditions de régularité et de transparence du scrutin fixé au 22 avril pour pallier l'absence de la chambre basse du parlement, dissoute en juin 2012 par la haute juridiction. Mais, l'opposition, jugeant le climat peu propice à une consultation crédible, a préconisé le boycott pour dénoncer « l'imposture de la démocratie ». C'est en des termes très durs que le leader du FSN (Front du salut national), le nobélisé Mohamed Baradei, redoutant l'issue chaotique, a fustigé l'annonce faite par Morsi. Sur son compte Twitter, il a affirmé que « j'ai appelé au boycott des élections législatives en 2010 pour montrer qu'il s'agissait d'une parodie de démocratie. Aujourd'hui, je répète mon appel, (je ne ferai) pas partie de cette supercherie ». Cette position a été valisée par son parti Edoustour indiquant, dans un communiqué, « ne pas reconnaître la légitimité du parlement qui sera issu des élections ». Si le mouvement du courant populaire de Hamedine Sabahi, l'autre personnalité influente du FSN, a plaidé aussi pour le boycott, d'autres responsables ont souligné la nécessité d'un accord final et définitif. La crise politique dure.


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