Algérie

Le NEPAD est perçu comme un projet d?avenir pour l?Afrique



Un plan en rupture avec les approches passées Le Nepad ou nouveau partenariat pour le développement de l?Afrique a moins de quatre ans. Mais ses promoteurs (Algérie, Afrique du Sud et Nigeria) rejoints ensuite par le Sénégal et l?Egypte ont réussi à lui donner une dimension internationale jamais connue auparavant. Et pour cause, c?est son contenu qui marque la rupture avec les démarches antérieures. Jusqu?à ces dernières années, la communauté internationale manifestait son intérêt pour l?Afrique à travers son aide économique et parfois humanitaire et alimentaire. Mais le principal qui en était fait était que l?aide en question entretenait paradoxalement le sous-développement au moment où les économies africaines étaient à l?arrêt. Depuis 2001, date du lancement du Nepad après la jonction du NIA (nouvelle initiative africaine mise au point par l?Algérie, l?Afrique du Sud et le Nigeria) et du plan sénégalais Oméga sur une base consensuelle, l?idée de partenariat tend à se substituer à celle de l?aide et à bénéficier au moins dans les milieux économiques et financiers internationaux d?une oreille attentive, en attendant que les Etats extra-africains interpellés sur la question acceptent d?aller au-delà du simple discours. On ne compte plus à cet égard les rencontres aussi bien entre dirigeants africains, qu?avec notamment le G8, la Chine. Des accords de principe ont été obtenus, et des plans d?action élaborés, parce qu?il a été jugé que le Nepad apportait réellement une autre vision dans les rapports que l?Afrique entend établir avec ses principaux partenaires. En ce sens, le Nepad vise à attirer les fameux IDE (investissements directs étrangers) jusque-là extrêmement faibles. Mais le maître mot reste celui de partenariat, ce qui suppose de nouveaux instruments dans les échanges internationaux et une perception plus réaliste des problèmes africains dont les prolongements sont bien réels dans les sociétés occidentales. Ce sont les guerres susceptibles de menacer certaines sources et voies de communication, l?extrême pauvreté qui fait fuir des millions de personnes. Celles-ci sont répertoriées comme réfugiés, ou immigrés clandestins. Les spécialistes parfois plus préoccupés par les intérêts de leur pays considèrent que l?Europe, principale destination de ces désespérés, gagnerait à ce que ces populations demeurent chez elles, et par voie de conséquent aider sérieusement à combattre les raisons de l?exode. Plus économiquement, l?Afrique ne constitue pas uniquement un réservoir de matières premières, mais aussi un marché potentiel avec près de 400 millions de consommateurs, pour peu que le revenu augmente, et donc que baisse le chômage. Là est une lecture du document de base du Nepad qui, selon ses promoteurs, combine « une stratégie de développement et un programme détaillé d?action », en vue d?« une nouvelle ère de partenariat entre l?Afrique et le monde développé ». En ce sens, l?Afrique reconnaît qu?elle détient « la clef de son propre développement », le monde est aujourd?hui sollicité afin de « compléter ces efforts ». Le Nepad a fixé plusieurs « super-priorités », notamment bonne gouvernance politique, bonne gouvernance de l?économie privée, infrastructures, éducation, santé, nouvelles technologies de l?information et de la communication (TIC), agriculture, environnement, énergie et accès aux marchés des pays développés. Dans leur démarche, les promoteurs du Nepad ne se sont pas contentés d?énoncer des principes. Ils s?attellent à les appliquer. Les rapports avec notamment les organisations internationales et le G8 traduisent cette rupture.


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