Algérie

Le néo-terrorisme, de Toulouse à Boston



Le néo-terrorisme, de Toulouse à Boston
Le terrorisme international passe à une nouvelle étape. Celle des «loups solitaires». Introduite, en mars 2012, à Toulouse (France), on vient de la retrouver, une année après et en version améliorée à Boston, aux Etats-Unis. Dans les deux cas, le logo d'Al Qaîda n'apparaît plus même si l'Islam n'est toujours pas épargné. Le profil des terroristes répond toujours à cette appartenance religieuse. Passons cette couche superficielle et pénétrons à l'intérieur du dispositif. S'agissant du double attentat commis à l'arrivée du marathon de Boston et qui a ébranlé l'Amérique toute entière, ce sont deux frères qui l'ont perpétré. L'aîné a été abattu tandis que le plus jeune a été arrêté après avoir été blessé grièvement. Ils ont été rapidement identifiés par des caméras de vidéosurveillance recoupés avec celles des télévisions. Un appel à témoins avec leur photo a permis de les neutraliser très rapidement. Ce n'est là qu'un volet de l'opération a tenu à préciser le président Obama. Il a raison, car et mis à part le fait qu'ils soient originaires du Caucase (non loin de la Tchétchénie pour suggérer l'islamisme) en Russie et établis aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années, on ne sait rien ou presque des causes de leur implication dans une telle violence. Les bombes de fabrication artisanale (cocottes-minute bourrées malgré tout de fragments métalliques pour faire le maximum de victimes) apparaissent comme un moyen de brouiller les pistes. Certains avancent que la fabrication de ce genre d'explosif est un jeu d'enfant. Soit! Mais pour des «artisans» qui choisissent un événement aussi important que le marathon et sa ligne d'arrivée où se concentrent les caméras de télévisions et des amateurs aussi, le bricolage s'effrite. Des «artisans» qui posent deux bombes plutôt qu'une et à quelques mètres d'intervalle et faire en sorte que la deuxième explosion se produise pendant la panique créée par la première, cela ne tient pas la route. Par contre, et là où on peut avancer une certaine naïveté chez ces deux frères, c'est leur oubli de l'existence de caméras de vidéos de surveillance au-dessus de leur tête. Des professionnels auraient fait un bien meilleur repérage des lieux au préalable. De plus, et si c'est eux qui ont choisi l'arrivée du marathon et ses caméras comme on l'a vu plus haut, ils apparaissent comme de vrais amateurs. Ils avaient l'air loin de tous ces détails sur les films, diffusés en boucle, les montrant déambuler avant l'attentat. Pour la version améliorée que nous évoquions plus haut avec «l'affaire de Toulouse», il n'a pas été question à Boston d'une quelconque fréquentation de mosquée par les deux frères, ni d'un quelconque déplacement en Afghanistan ou au Pakistan. A peine si sur l'une de leurs pages Facebook, il a été trouvé quelques références à des sites islamistes. Encore faut-il vérifier s'ils en sont vraiment les auteurs. Les piratages de sites Web ne sont plus aujourd'hui une prouesse technologique. On a l'impression que tout l'effort de cette version «américaine» du «loup solitaire» tend à faire accréditer uniquement la piste de l'ennemi intérieur. Celle de Toulouse comportait beaucoup de pays visités par le terroriste avant ses attentats. Reste les points de similitude. A Toulouse comme à Boston, on a affaire à deux frères. A Toulouse comme à Boston, on retrouve les mêmes dysfonctionnements des services de renseignements. A Paris, la direction centrale des services de renseignements qui avait pourtant fiché le terroriste n'a pas donné suite à l'alerte de son antenne régionale de Toulouse. A Boston, l'audition par le FBI en 2011 du frère aîné a fait réagir le député républicain Michael McCaul. «C'est très perturbant de savoir qu'il était sur les écrans radar du FBI» a-t-il déclaré. Perturbant en effet!


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