Algérie

Le «néo-Hirak» se dévoile



Coïncidant avec la marche hebdomadaire du Hirak, la commémoration du 76ème anniversaire des événements sanglants du 8 mai 1945 a été, hier, celle de manifestations et de protestations dans le sillage d'un mouvement pour le changement née depuis le 19 févier 2019.Des milliers de personnes venues des quatre coins du pays ont pris part à la célébration de cet anniversaire, bien singulier de par ce qu'il a apporté comme enseignements. Au-delà du nombre de manifestants, qui est resté pratiquement le même, la commémoration s'est étalée sur deux jours débutant par un «Iftar collectif», Ramadhan oblige, pour se poursuivre durant toute la nuit de ven-dredi à samedi. Une nuit de vérité, qui a permis à tout un chacun de dévoiler ses intentions. Le débat, ouvert sur les perspectives à venir pour aboutir à un consensus, permettra l'aboutissement des revendications populaires.
Durant cette nuit, on aura tout vu. Outre le discours religieux rappelant celui des années 90 et les auteurs de la décennie noire, la proposition d'aller vers une marche sur Alger ou encore d'une
désobéissance civile sont reliés, sur fond de discours religieux faisant l'éloge de l'ex-Fis dissous, ce qui expliqué parfaitement l'orientation du Hirak populaire, devenu aujourd'hui un instrument au service d'une mouvance radicale: Qui aurait cru entendre intervenir des «Abou» à Kherrata avec une langue classique empruntée à la poésie religieuse'
Alors qu'on s'attendait à une rencontre autour d'une initiative de sortie de crise, lancée par le président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), Abdewahab Fersaoui, avec pour objectif «d'inscrire le Mouvement populaire dans la durée», on s'est retrouvé dans une conjoncture de rejet de tout ce qui est encadrement de ce mouvement. La méfiance était encore de mise y compris dans les interventions qui résument un Hirak «arabo-berbériste», qui tente de dominer les débats à Kherrata, l'un des lieux les plus vibrants des manifestations de ces deux dernières années, contre le système.
Le lendemain, une marche populaire a réuni des centaines de personnes dans les rues de Kherrata, une ville martyre de la wilaya Béjaïa. Les tristement célè-bres massacres du 8 mai 1945 commis par l'armée française pour réprimer le soulèvement des Algériennes et des Algériens, qui eurent lieu à Sétif, Guelma et Kherrata, avec un bilan entre 8.000 et 45.000 morts, selon les estimations des historiens.


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