Algérie

Le néo-chaâbi



Avis - Le chaâbi est en perpétuelle évolution. Il s'adapte aux exigences et répond aux sensibilités de chaque génération. Et du coup parler de chaâbi, c'est, d'emblée, aborder le néo-chaâbi.«Le néo-chaâbi est, en effet, une évolution du chaâbi, son prolongement. Il s'inscrit, à ce titre, dans un esprit de continuité, mais dans un tout autre registre. Certains le considèrent comme un mouvement musical, d'autres préfèrent dire, et c'est d'ailleurs mon cas, qu'il s'agit d'une création», souligne Mourad El Baez.
L'appellation «néo-chaâbi» suscite toujours de vifs débats, voire des débats passionnés et passionnels, tant les uns le désapprouvent et les autres l'acceptent et le considèrent comme un genre musical à part entière. «Il est vrai que le concept de néo-chaâbi divise, mais on ne peut être ni pour ni contre, c'est-à-dire soit on apprécie soit on n'apprécie pas. Il revient, en premier lieu, au public de juger», explique Mourad El Baez. Et d'abonder : «Le néo-chaâbi vise à apporter une modernité et une souplesse dans les textes et les musiques du chaâbi.»
Et à l'idée que le néo-chaâbi représente une menace pour le chaâbi, ce patrimoine à l'authenticité ancestrale, Mourad El Baez répond : «Il n'y a aucun risque majeur quant à une déperdition du patrimoine chaâbi, parce que tout simplement cette musique traditionnelle populaire fait partie de la vie des Algérois et même de tous les Algériens, puisqu'on voit que sa pratique s'étend à toutes les régions du territoire national.» Même si les opinions, à propos du néo-chaâbi, divergent, il n'en demeure pas moins qu'il est préférable, selon Mourad El Baez, de laisser les fervents de ce style musical, qui est d'ailleurs un dérivé du chaâbi ou encore une version plus moderne de ce dernier, faire leurs preuves sur scène et faire valoir leurs talents. «Chacun a droit à une chance, celle d'émerger musicalement et d'y faire carrière, et c'est au public de l'apprécier ou de le rejeter, et il se trouve que le néo-chaâbi a ses adeptes», souligne Mourad El Baez.
C'est ainsi que Mourad El Baez, pour qui le néo-chaâbi représente l'illustration musicale de la jeunesse algérienne, une jeunesse, d'ailleurs, très émotive et réceptive, encourage cette initiative, c'est-à-dire cette façon de renouveler le chaâbi, voire le moderniser.
Toutefois, il faut le préciser, le néo-chaâbi est une version aérée, disons plutôt allégée du chaâbi. Autrement dit, il est fait de petites chansonnettes aux paroles faciles à trouver et à comprendre. Ce qui n'est certes pas le cas des qacidate qui, elles, sont des chefs-d''uvre exigeant un niveau culturel au-dessus de la moyenne. Et c'est là toute la différence entre le chaâbi et le néo-chaâbi.


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