Rencontre avec Madjid Talmats “Le Nègre de Marianne” promet
Propos recueillis par Nassira Belloula
Issu de la nouvelle génération de l’immigration, Madjid Talmats, plein de ressources, a trouvé sa voie dans l’écriture et c’est dans un style châtié, superbement beau aussi qu’il nous livre deux romans prometteurs, Beurs Story et Le Nègre de Marianne, édités chez Marsa.
Liberté :
Qui est Madjid Talmats ?
Je suis né en Kabylie en 1967 et je suis parti en France à l’âge de 7 ans où j’ai passé la majeure partie de ma vie. J’ai exercé plusieurs professions. Je réside actuellement en banlieue parisienne.
Comment est venue l’écriture ?
J’ai été passionné par la littérature très tôt, vers l’âge de quinze, seize ans environ.
Un jour, mon professeur de musique me demanda d’écrire un poème pour le mettre en musique et une fois fait, le professeur de musique trouva le poème tellement beau qu’elle le montra à tout le monde. La directrice m’a convoqué dans son bureau en me demandant de lui montrer l’ouvrage d’où j’ai recopié le poème.
Le professeur de français, que je croyais qu’elle m’aimait bien, est allée dire partout que j’étais incapable d’écrire et qu’elle était même restée perplexe devant mes rédactions.
Elle pensait que j’apprenais des textes par cœur que je recopiais en classe. J’ai continué d’écrire de la poésie jusqu'à l’âge de 26 ans puis, je suis passé à autre chose.
De la poésie au roman, est-ce possible ?
La transition a été extrêmement difficile car, lorsqu’on est poète, on ne pense pas forcément qu’on puisse être romancier. J’étais passionné par la littérature en général, donc je lisais beaucoup de romans.
J’avais envie de m’exprimer en prose, j’ai beaucoup raturé au départ, je me suis extrêmement battu aussi pour arriver. J’ai écrit un récit que j’ai intitulé La vie parfois, mais ayant des racines très profondes avec la poésie, il reste un texte poétique.
C’est avec la longue nouvelle Un aller en enfer, du recueil de Beurs stories que la transition s’est accomplie et j’ai transformé en quelque sorte Un aller en enfer en Le Nègre de Marianne.
Comment s’est fait l’idée de l’édition avec Marsa ?
J’ai édité chez Marsa la nouvelle Un aller en enfer, pas Beurs stories. Par la suite, j’ai remis mon manuscrit à beaucoup d’éditeurs en France.
Les éditions du Seuil se sont intéressées au manuscrit en me demandant des changements que j’ai effectués par la suite. Au dernier moment, ils ne se sont pas mis d’accord, il y a eu divergence d’opinion.
J’ai contacté alors Marie Virole à qui j’ai remis le manuscrit. Elle m’a dit, si j’accepte le manuscrit, il ne faut pas le donner à une autre maison d’édition.
Que signifie pour vous le mot beur ?
Certains Algériens disent ne pas aimer lire les écrivains beurs, car ils sont coupés de la réalité algérienne. Moi, je trouve que les beurs ont finalement du mal à se situer quelque part.
Ici en Algérie, on les regarde différemment et là-bas, on les regarde différemment. Alors, que sont-ils réellement ? Moi en tant qu’écrivain, je crois à la liberté absolue, à une société ouverte, multicolore et j’essaye de faire passer ce message-là.
La France tire bien profit des cultures venues d’ailleurs. La littérature beur a du mal à se faire et il y a beaucoup d’auteurs de souche française qui se font passer pour des auteurs beurs, car c’est un créneau fructueux.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être en Algérie ?
Un énorme plaisir. Etre dans mon pays ne peut s’exprimer avec des mots. La France, c’est mon pays, je suis aussi Français. Ici, c’est aussi mon pays, mais c’est différent. J’ai fait plusieurs dédicaces dans d’autres villes en France, mais en Algérie, les émotions sont profondes.
ben c'est une trés belle histoire d'amour de nacer et de marianne
et surtout son histoire pour étre un écrivain
nesrine hariti - lycéenne - alger, Algérie
26/11/2010 - 8652
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Posté Le : 03/11/2007
Posté par : nassima-v
Ecrit par : N. B.
Source : www.liberte-algerie.com