Algérie

Le mythe



Il serait fastidieux d?énumérer les plans de développement, et les promesses d?aide faites au continent africain. Mais c?était le bonheur assuré, et l?Afrique ne serait plus ce qu?elle est, c?est-à-dire un continent ravagé par les conflits, les pandémies et les calamités naturelles. Pour n?en retenir que les plus importantes, et encore ce terme doit être relativisé puisqu?il ne concerne que le nombre des Etats qui y souscrivent, on citera les initiatives prises dans le cadre de l?ONU. C?est en son sein que les Etats développés s?étaient engagés à consacrer un pour cent de leur PNB au développement de l?Afrique. Certains ont approché ce chiffre, mais beaucoup l?ont ignoré, privilégiant soi-disant une aide directe, mais qui n?était rien d?autre qu?une manière d?entretenir des régimes pour leurs seuls intérêts. L?ONU qui a consacré une session spéciale au développement de l?Afrique a décidé, entre autres, de réduire de moitié la pauvreté. L?Europe a envisagé, en ce qui la concerne, de développer ses relations avec l?Afrique. Un sommet au Caire, en avril 2000, une déclaration solennelle, et puis rien d?autre. Le G8, et avant lui le G7 qui se réunissait sans la Russie, a abordé lui aussi cette question et le sommet qu?il vient de tenir, en Allemagne, a débouché sur une promesse de soixante milliards de dollars. Mais, très logiquement, un tel engagement devrait être le couronnement de politiques d?Etat. Mais on remarquera que lorsqu?elles existent, elles manquent de cohérence et, surtout, de continuité. A titre d?exemple, l?Amérique d?il y a moins de dix ans s?était engagée dans une nouvelle politique. « Trade not aid », affirmait alors le prédécesseur du président George Bush. Toute une politique, dira-t-on, suscitant même la colère des alliés des Etats-Unis craignant de perdre ce qu?ils considéraient comme leur chasse gardée. Sauf que celle-ci n?a jamais connu la moindre application. La preuve est donnée par les cultivateurs de coton africains qui dénoncent la concurrence déloyale puisque, soulignent-ils, ils font face à des produits largement subventionnés. Et dire que le monde capitaliste presse l?Afrique d?ouvrir ses marchés. Toujours et encore cette vision de réservoir de matières premières et de consommateur de leur production. C?est pourquoi cette manne promise ne suscite aucun enthousiasme, à supposer qu?elle soit un jour débloquée. Beaucoup sur le continent n?y voient qu?une manière d?ignorer les efforts entrepris pour se développer en levant les barrières idéologiques, et asseoir la bonne gouvernance, une recommandation du G8 que celui-ci semble avoir ignorée. Au demeurant, l?Afrique ne voulait plus de promesse de ce genre. C?est dépassé, et cela n?aide en aucune manière au développement. Elle veut de nouveaux rapports qu?elle ne cesse de revendiquer dans le cadre du NEPAD.


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