Algérie

Le mysterieux silence des deux fronts



Le mysterieux silence des deux fronts
Le siège du FLNCes formations politiques qui ont toujours donné le «la» aux rendez-vous électoraux se sont retrouvées bizarrement en retrait de l'élection présidentielle du 17 avril.Depuis que Hocine Aït Ahmed, son charismatique président, a décidé de raccrocher, le Front des forces socialistes est sans voix. Sourcilleux sur la question des libertés individuelles, considéré à juste titre comme le chef de file de l'opposition eu égard aux combats d'avant-garde qu'il a menés, aux projets modernistes qu'il a portés depuis sa création, à sa revendication de l'avènement d'une deuxième République, le plus vieux parti de l'opposition donne l'impression d'être largué par la course au palais d'El Mouradia.Une élection majeure par excellence à travers laquelle foisonnent toutes ces aspirations que caresse la majorité du peuple algérien. Le parti de l'ex-patron de l'OS (Organisation spéciale, bras armé de la révolution) n'a pas été aussi très prolixe lors des débats qui ont tourné autour du différend qui a opposé la présidence de la République et le DRS. Une polémique née des déclarations du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui a pris fin avec l'intervention du chef de l'Etat.«Le département du renseignement et de la sécurité, en tant que partie intégrante de l'Armée nationale populaire, doit continuer à exécuter ses missions et attributions...Nul n'est en droit d'attenter aux fondements de l'édifice républicain ni aux acquis.Nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de se placer au-dessus des dispositions de la Constitution et des lois de la République», avait souligné, le 18 février, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du chahid.Un sujet dont sont pourtant friands les responsables et les militants du FFS qui, en d'autres temps, leur aurait donné du grain à moudre. Des voix autrefois ou encore proches du parti se sont pourtant élevées pour exprimer leur avis: Ali Yahia Abdenour, Taleb Ibrahimi ou encore Mouloud Hamrouche n'ont pas raté l'occasion pour réapparaître sur le devant de la scène politique.Du côté du QG du FFS, on s'est mis en mode silencieux. La montée au créneau du chef de l'Etat a surtout refroidi les ardeurs du patron du Front de libération nationale qui avait fini par mettre sens dessus dessous l'ensemble du sérail politique. Depuis, c'est pratiquement silence radio du côté du FLN qui ambitionne de porter à bout de bras la campagne du 4e mandat du président de la République.Quel rapport alors entre ces deux fronts qui observent comme un étrange silence' Si idéologiquement ils diffèrent, il faut néanmoins rappeler que les positions des uns et des autres sur la question de la réconciliation (Sant'Egidio...) ou sur l'interruption du processus électoral (janvier 1992) n'étaient pas trop éloignées.Le vent a-t-il tourné pour que le FLN et le FFS soient, pour l'instant, à ce point en marge de cette élection majeure et de toutes les réactions qu'elle suscite à travers les positions des partisans et les opposants pour un 4ème mandat de Abdelaziz Bouteflika' Une question qui vaut surtout pour le Front de libération nationale, un mastodonte des joutes électorales qui a pris pour habitude d'écraser tout sur son passage. Première force politique du pays et véritable machine électorale dont ne peut se passer tout prétendant à la magistrature suprême, il donne l'impression d'être moins percutant. Le devant de la scène est, en effet, occupé par le MPA de Amara Benyounès ou encore le TAJ de Amar Ghoul qui mènent campagne tambour battant pour le président-candidat.A moins que l'ex-parti unique ne fasse étalage de son savoir-faire au moment où il faudra sortir de la ligne droite...




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