Algérie

Le musée d'Ifri tombe en décrépitude Haut lieu historique



Une visite sur les lieux nous renseigne sur l'état d'un espace qui constitue un lieu de pèlerinage. Un état qui est en train de faire retourner dans leurs tombes les compagnons de Abane Ramdane qui, le 20 août 1956, avait scellé l'avenir du pays et surtout son indépendance du joug colonial. Sur les lieux, nous sommes frappés par ce sentiment d'abandon auquel est livré ce musée, président de la République de l'époque. La peinture de la fresque qui relate les hauts faits d'armes de cette région et de la révolution en général part en lambeaux. Une fois dans l'escalier menant vers la maison où a été rédigée la charte, nous découvrons, sur notre droite, les bancs en bois de l'espace servant d'amphithéâtre rongés par les effets du temps sans qu'ils soient remplacés. Une image de désolation vous frappe. Mais aussi de rage à la vue des persiennes de la maison où s'était déroulé le congrès de la Soummam, qui avait appartenu à la famille Behnous dont Mohand Amokrane tombé au champ d'honneur, les armes à la main. Alors que les chambres où se réunissaient les rédacteurs de la charte et où leurs repas étaient préparés semblent, elles aussi, livrées aux morsures du temps. Dans l'allée menant vers le musée proprement dit, des épaves d'hélices et de moteurs d'avions abattus dans la région par les moudjahidine et les obus utilisés par l'armée coloniale sont à même le sol sans aucune protection tout comme la carcasse d'une Jeep rongée par la rouille avec seulement des inscriptions en arabe alors que pour un musée censé recevoir des touristes du monde entier d'autres langues devaient être usitées pour une meilleure explication. Il est grand temps de réagir. Les autorités en charge de ce musée doivent assumer pleinement leurmission de sauvegarde de ce monument historique. Outre ce musée, l'Administration devrait aussi prendre en charge la conservation de toutes ces maisons environnantes qui portent, de par leur destruction, les stigmates de cet acharnement de l'administration coloniale et de son armée à raser toute une région qui l'a ébranlée.


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