Algérie

Le Musée d'Art Moderne accuse un retard de plus de deux ans: Où se situe le blocage


Le commun des Oranais qui traverse quotidiennement la rue d'Arzew réalise l'état de délabrement dans lequel se trouve les anciennes galeries algériennes.           Certains d'entre eux observent peut-être au jour le jour la dégradation de cet immeuble qui a connu ses moments de gloire durant l'époque coloniale et même après l'Indépendance quand il abritait les Galeries Algériennes, synonymes de l'ère du socialisme. En effet, les sous-sols se sont transformés en squat des enfants SDF. Pour preuve, des grillages ont été taillés pour permettre à ces enfants et même à des adultes de se glisser à l'intérieur pour s'abriter contre le froid.

Cette bâtisse comptant quatre étages et quatre sous-sols a été affectée au ministère de la Culture pour recevoir le musée d'art moderne d'Oran (MAMO). Ce musée devait voir le jour en Avril 2010 à l'occasion de la Conférence Internationale sur le GNL qu'avait abritée Oran. C'est ce qu'avait déclaré le directeur du Musée Ahmed Zabana quelques mois avant la tenue de cette conférence internationale. Une autre déclaration d'un responsable avait confirmé cette affectation.         Il s'agit de la directrice de wilaya de la culture qui avait même précisé le montant de l'enveloppe financière dégagée pour le projet, à savoir 30 millions de dinars. Comme pour revendiquer sa volonté de «parrainer » ce projet, ce responsable avait même annoncé le nom du maître de l'ouvrage, en l'occurrence l'Agence Nationale de Gestion des Grands Projets Culturels. Un an et sept mois exactement après la date annoncée de réception du projet et les travaux de transformation de ces galeries en musée n'ont pas encore débuté. Pourtant, ceux qui se sont empressés d'annoncer cet équipement devant enrichir le parc des structures culturelles de la ville d'Oran avaient affirmé que même le bureau d'études avait été désigné. Visiblement, des parties invisibles bloquent ce projet puisque même l'enveloppe financière lui a été dégagée. C'est ce que laissent clairement supposer les propos tenus par un architecte du bureau d'études désigné et rapportés par un titre de la presse nationale. Mme Moghli, citée par l'APS, a souhaité la levée des contraintes et a évoqué « quelques difficultés ». Ces propos remontent à un an, jour pour jour. Bien évidemment, cette dame n'a pas précisé la nature des difficultés et des contraintes rencontrées. La bâtisse qui avait abrité les Galeries Algériennes avait été cédée aux « domaines » après la dissolution de cette entreprise. Tout le monde connaît le sort des autres galeries. Elles avaient suscité toutes les convoitises. Trois d'entre elles, celles se trouvant au centre-ville, avaient été exceptées à la cession à des particuliers. Cependant, certaines figures de la ville n'ont jamais caché leur ambition de s'approprier au moins une d'entre elles. Certains observateurs de la vie de la cité attribuent le retard de la réalisation aux appétits de ces figures. On avance même des noms de certains d'entre eux qui avaient entrepris des démarches pour s'approprier ce lieu. Pourtant, le projet de musée d'Art moderne d'Oran, une sorte de réplique à celui déjà opérationnel à Alger, est une idée chère au ministre de la Culture et même au Président de la République. Par ailleurs, Oran, qui ambitionne, depuis quelques années, le statut d'une véritable capitale régionale, manque terriblement de ce genre de structures. Au point où certains lieux privés et étrangers se sont substitués aux structures de l'Etat et se chargent de l'animation culturelle et artistique. Pour beaucoup, la réalisation d'un tel projet ne peut qu'insuffler davantage de vie à l'animation culturelle au niveau de la cité. Mais, au préalable, il faut débloquer la situation. A moins que des lobbys aient plus de poids et de pouvoir que l'Etat lui-même !


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