Le MSP tente de rasséréner ses militants Suite aux rumeurs sur le lancement par Ghoul de son propre parti

Rien ne va plus au parti de Bouguerra Soltani. Une nouvelle scission de ses rangs s'annonce sur fond de rumeurs de départ de cadres et militants. Le coupable, cette fois-ci, c'est le ministre des Travaux publics, et ancien membre du bureau national, qui avait été la coqueluche de l'Alliance de l'Algérie verte lors des élections législatives du 10 mai dernier. Candidat et tête de liste dans la capitale, Amar Ghoul était, aussi, la fierté de cette coalition islamiste, que le président du MSP défendait bec et ongle devant la presse. Seulement voilà, le hic est que les décisions du parti qui, coup sur coup, s'est retiré de l'alliance présidentielle puis a décliné l'offre de participer au gouvernement, n'ont pas été du goût de l'enfant prodige du MSP et l'ont mis devant un dilemme. Quitter le gouvernement et perdre les privilèges y afférents, ou alors prendre son congé du parti pour rejoindre ou créer un autre cadre partisan. C'est la seconde probabilité qui parait la plus plausible, au vu de signes précurseurs, notamment les déclarations de l'intéressé au lendemain des élections législatives, où il s'est démarqué de la décision de ne pas participer au prochain gouvernement, affirmant qu'il était «au service de l'Etat». Il remet ça, lorsqu'il est allé à contresens de la décision des députés de son parti de quitter l'APN pour dénoncer la fraude. Si elles venaient à se confirmer, les rumeurs qui font état de la création par Amar Ghoul de son propre parti, qui serait au stade des dernières retouches, à en croire des indiscrétions savamment distillées dans la presse, cela serait une suite logique au bras de fer, vieux de plusieurs mois, entre deux courants -l'un participationniste et l'autre opposé- au sein du MSP. Le projet politique en question, dont plusieurs dénominations émaillent déjà les colonnes de plusieurs journaux, rassemblerait outre les ministres du parti, des cadres du parti, notamment des membres du bureau national, et s'inscrit dans la logique «entriste» tracée par feu Mahfoud Nahnah. Mais en attendant de voir plus clair, que l'initiateur du projet annonce sa naissance officielle, le parti de Bouguerra Soltani est en alerte rouge. Les instances dirigeantes du parti ont été mises en branle pour parer à cette nouvelle fronde interne. Le bureau exécutif national, qui s'est réuni jeudi en session ordinaire, s'est employé dans ce sens, à rasséréner les esprits des militants que gagnerait le doute. Dans un communiqué signé par Bouguerra Soltani à l'issue de la réunion du bureau exécutif national, tenue jeudi à Alger, les membres du bureau national, cités par certains titre de la presse nationale, réfutent les propos qui leur sont attribués et annoncent «leur engagement en faveur du mouvement, de ses décisions et de ses institutions». Et pour couper court à la rumeur, «le bureau rassure tous les adhérents du mouvement qu'ils ne sont pas concernés par ce qui se passe en dehors des cadres organisationnels et les appelle à rester en contact avec les institutions du mouvement et ses structures en vue de prendre les informations auprès des sources officielles», note le communiqué. Enfin, le MSP appelle ses militants à «s'intéresser aux choses utiles» et à éviter «les conflits qui mènent à l'échec». Le communiqué ne fait pas état de la convocation d'Amar Ghoul, comme rapporté par la presse, ni de son exclusion du parti. Le MSP a, par ailleurs, souligné que les développements sur les plans régional et arabe, notamment «la situation dramatique en Syrie» nécessitaient un «suivi de près», et appelé la communauté internationale à «assumer ses responsabilités pour mettre fin à l'effusion de sang et protéger les vies d'innocents». Par ailleurs, et à l'occasion du mois de Ramadhan, le MSP a appelé les commerçants à «éviter la spéculation et la hausse des prix des produits de large consommation en ce mois sacré».
A. R.