Algérie

Le MSP s'en prend vertement à Djaâboub et au pouvoir



La nomination par le chef de l'Etat de Hachemi Djaâboub au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a mis dans tous ses états le Mouvement de la société pour la paix.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Hachemi Djaâboub, l'ancien ministre du Commerce puis de l'Industrie sous la bannière du MSP durant l'ère du président de la République déchu, Abdelaziz Bouteflika, fait son retour au gouvernement. Ceci à la faveur de sa nomination, mercredi dernier, par le chef de l'Etat, comme ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, un poste vacant depuis fin juillet dernier suite au limogeage par le chef de l'Etat de son ancien occupant, Ahmed Chawki Fouad Acheuk, et qu'occupait à titre intérimaire la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou.
Une nomination qui n'a pas tardé à faire réagir le Mouvement de la société pour la paix (MSP), dont Djaâboub est membre du conseil consultatif national. Un statut et un rang qui auraient dû dicter au natif de Mila, en 1955, de consulter la direction du mouvement au sujet de la proposition afférente à cette nomination qui a surpris plus d'un, tant le parti vert s'est distingué, sous l'ère de son président actuel, par une opposition certes pas frontale au pouvoir, mais refusant toute participation au gouvernement sans élections législatives transparentes qui lui donneraient la majorité comme dans tout système parlementaire.
Un «péché» que le bureau national du MSP a, d'ailleurs, retenu contre Djaâboub , et qui s'est démarqué de cette désignation et à cause de laquelle il vient de voir gelée sa qualité de membre du parti et sa traduction par-devant la commission de discipline du mouvement.
La direction nationale du MSP reproche également au chef de l'Etat la même «boutade», celle de ne pas l'avoir consultée au sujet de cette nomination, la mettant sur le compte d'une «tentative de perturber» le mouvement suite à sa décision de voter contre le projet de révision constitutionnelle, le 1er novembre prochain. Et d'accuser le pouvoir de «ne pas honorer son engagement de moraliser l'activité politique et de poursuivre, au contraire, dans la restriction de celle-ci». Revenant à Djaâboub, le bureau national du MSP estime que son acte, celui d'accepter le poste de ministre sans consulter au préalable la direction du mouvement, est «condamnable» et «contraire à l'éthique», notamment en cette «période où l'activité politique est visée en raison des positions des uns et des autres».
Il faut rappeler que Hachemi Djaâboub a été de ceux parmi les cadres du MSP à n'avoir pas vu d'un bon ?il la décision prise, en janvier 2012, portant retrait du mouvement de la défunte alliance présidentielle avec son corollaire, le retrait du gouvernement. Un changement de position imposé par le clan mené par Abderezzak Makri qui allait, d'ailleurs, prendre les rênes du mouvement. L'ancien ministre du Commerce et des PME a, d'ailleurs, tout fait pour que le mouvement revoie sa position et rejoigne de nouveau l'exécutif, mais c'était compter sans la détermination du président Abderezzak Makri qui, depuis, imprime au MSP sa propre vision. Et il n'a pas hésité à répondre par l'affirmative à la proposition de renouer avec le gouvernement, foulant aux pieds la position du mouvement dont il est membre du conseil consultatif national.
Et il n'est pas le seul cadre du MSP à avoir fait fi de la position du MSP, puisque Mustapha Benbada avait refusé de se plier à la décision de se retirer du gouvernement qu'il n'a quitté, d'ailleurs, qu'à la faveur d'un remaniement opéré, bien plus tard, par le président de la République déchu.
M. K.


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