Algérie

Le MSP réitère son niet



Le MSP réitère son niet
La crise s'aggrave dans cette mouvance islamiste car si Amar Ghoul venait à être exclu du parti, la déchirure ne ferait que s'accentuer.
Le parti de Bouguerra Soltani ne fera pas partie de la prochaine équipe gouvernementale et il le rappelle avec une stricte fermeté dans un communiqué envoyé hier, à notre rédaction. «La décision prise par le Madjlis Echoura lors de ses sessions extraordinaires tenues les 18 et 19 mai, est mûrement réfléchie, claire et responsable. Elle (la décision, Ndlr) n'a nullement besoin d'explication ni d'interprétation» a tranché le communiqué authentifié et signé de la main du président du parti, Bouguerra Soltani. Le communiqué rappelle les trois décisions prises lors de cette session du Madjlis Echoura. «La non-participation au prochain gouvernement, la participation au Parlement pour défendre des questions d'intérêt national et enfin, le maintien de l'Alliance verte en s'orientant vers l'approfondissement de l'idée et l'ouverture sur les autres partis». S'appuyant sur la loi organique du parti, le communiqué écrit - en gras- que «les militants ont le devoir d'appliquer et d'exécuter toute décision émanant du conseil consultatif et que douter de ces décisions est synonyme d'exclusion du parti». Cet ordre strict intimé aux militants du MSP qui seraient tentés d'outrepasser les décisions du conseil consultatif, traduit, on ne peut plus clair, les tiraillements au MSP. Ainsi, la décision du retrait du gouvernement empoisonne la vie interne de ce parti lié au pouvoir depuis 17 ans. La rupture du cordon ombilical ne semble pas facile pour LA formation de M.Soltani. Sur ce sujet, l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, est resté très ambigu. «Si j'ai à choisir entre l'Etat et le parti je choisirai l'Etat» a toutefois confié le député d'Alger qui n'a pas suivi la consigne de son parti lors de la cérémonie d'installation de l'Assemblée populaire nationale (APN). M.Ghoul a été appelé à s'expliquer devant le conseil consultatif. Y a-t-il eu un clash' Cette hypothèse est très probable surtout que le communiqué du MSP est diffusé à quelques jours- ou quelques heures'- de la formation du nouveau gouvernement et il n'est pas exclu que des membres du MSP fassent partie de la nouvelle équipe. Après 17 années de copinage avec le régime, le MSP peut-il survivre sans l'oxygène du pouvoir' La crise s'aggrave dans cette mouvance islamiste car si Amar Ghoul venait à être exclu du parti, la déchirure ne fera que s'accentuer. Etant une pièce maîtresse au sein du MSP, certains observateurs le voient même comme futur patron de ce parti qui chavire. Il
y a quelques jours, deux responsables du MSP ont soutenu que l'opposition au sein du parti à la non- participation au futur gouvernement était insignifiante. Le vice-président, Abderrezak Mokri, a souligné dans une déclaration, qu'il y avait, en effet, des opposants au sein du parti à la décision du conseil national consultatif de ne pas participer au prochain gouvernement, mais, a-t-il ajouté, «80% de la formation appuie cette dernière et l'ensemble des militants doivent se plier à la décision du conseil, annoncée lors de la session extraordinaire tenue vendredi et samedi derniers». M.Mokri a affirmé que les résultats des législatives du 10 mai «n'auront pas d'impact sur le MSP» mais ont donné lieu à une nouvelle réalité pour le mouvement, en faisant allusion à l'absence du parti du gouvernement après 16 années de participation (quatre portefeuilles ministériels dans le dernier gouvernement). A son tour, le président du conseil consultatif, Abderrahmane Saïdi, a démenti l'existence d'indicateurs de dissidence au sein du MSP notamment au sujet de la non-participation au prochain gouvernement, soulignant que même si des voix se sont élevées contre cette position, elles ne sont pas majoritaires. Il a affirmé que son parti oeuvre à l'adoption de positions susceptibles de rassembler les rangs d'autant, a-t-il dit, que «ce qui est arrivé lors du 4e congrès de 2008 est toujours vivace dans les esprits».
Le MSP s'était retiré en janvier dernier de l'Alliance présidentielle qui comprend également le FLN et le RND après 8 années de participation et avait conclu une alliance islamique avec les mouvements El Islah et En Nahdha sous l'appellation de l' «Alliance de l'Algérie verte». Ce pôle a remporté 47 sièges dans la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) sur les 462 que compte cette institution sachant que le MSP avait obtenu 51 sièges lors des législatives de 2007.




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