Algérie

Le MSP prépare sa feuille de route



Le siège du MSP
Le MSP, qui a adouci son langage politique après avoir été très critique envers le gouvernement, veut lancer un ballon-sonde pour conforter ses choix et ses orientations avant le congrès de mai prochain.
Il va sceller sa feuille de route avant le congrès. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ne laisse rien au hasard. Le parti entend aller d'un pas assuré au congrès. La direction a convoqué un conseil consultatif pour les 6 et 7 avril prochain pour discuter de tous les dossiers, soit à un mois d'un rendez-vous capital. «Nous allons réunir le conseil consultatif pour débattre des dossiers qui seront au menu du congrès prévu les 10 et 12 mai prochain», a affirmé Naâmane Laouer, membre de cette instance. Contacté par nos soins, ce responsable affirme que des textes organiques seront présentés et débattus lors de cette session, avant qu'ils ne soient soumis au prochain congrès pour adoption.
Parmi ces textes, le MSP veut clarifier dès le départ les conditions de candidature pour la présidence du parti. Sachant que le poste occupé actuellement par Abderrazak Makri est convoité par d'anciens responsables et même de nouveaux, le parti entend donc arrêter le profil pour simplifier les choses et éviter toute confrontation ou malaise. Le duel entre l'ancien président Bouguerra Soltani et l'actuel, Abderrazak Makri, va s'élargir à d'autres figures à l'image de Abdelmadjid Menasra. Lors de ce conseil, il sera même question de discuter de la nouvelle orientation du parti qui sera prônée lors du prochain congrès. La question de la présidentielle n'est pas encore tranchée. Le parti de feu Nahnah préfère d'abord résoudre les questions organiques pour ensuite dégager une vision claire. «Il est encore prématuré de parler de la présidentielle», a soutenu Laouer en précisant qu'elle sera définie sur la base de la politique arrêtée. Le parti islamiste, qui reste pragmatique, ne veut pas se lancer sans garanties.
Le parti a payé cher son changement de pôle en quittant la coalition pour rejoindre l'opposition. Après avoir beaucoup perdu en termes d'influence et de présence au sein des institutions, le parti réfléchit sérieusement à changer de pôle. Or, cela ne sera pas au détriment de ses intérêts cette fois-ci.
Le parti compte peser le pour et le contre avant de prendre la décision de rejoindre le gouvernement ou de rester dans l'opposition. Sachant que ce sujet sensible a toujours provoqué des scissions au sein du parti, l'état-major du MSP prend ses précautions pour éviter un scénario imprévu. «La question de rester dans l'opposition ou de rejoindre le gouvernement sera longuement débattue», assure le responsable. Dans les deux cas de figure, le MSP sera confronté à de fortes tensions.
Le MSP qui a adouci son langage politique, après avoir été très critique envers le gouvernement, veut lancer un ballon-sonde pour conforter ses choix et ses orientations, avant le congrès de mai prochain. Le MSP le dit ouvertement qu'il ne signera pas un chèque à blanc. Il tente d'utiliser la carte de la présidentielle comme un moyen de chantage pour obtenir ce qu'il veut. Dans le cas où il déciderait de rallier la coalition gouvernementale, le MSP, qui a nourri de grandes ambitions, se verra dans l'obligation d'abandonner son rêve. surtout après le recul de son score aux élections législatives et locales. Ayant testé toutes les formules, le MSP sait pertinemment qu'il ne peut renforcer son leadership en dehors du pouvoir. Son départ sera une perte pour l'opposition qui peine à se rassembler autour d'un projet politique pour soutenir ses revendications de changement.


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