Le Mouvement pour la société de paix (MSP) plaide pour l'instauration
d'un régime parlementaire, qualifié comme étant «le plus approprié pour la
consécration d'une véritable démocratie en Algérie.»
C'est ce qu'a affirmé, hier, Mohamed Djemâa, porteparole et membre du
bureau politique de ce parti islamiste. Ce responsable qui s'exprimait lors
d'une émission de la radio chaîne 3 a également défendu l'idée de la
dissolution du Sénat, qui, à ses yeux, «n'a pas raison d'être». Le porte-parole
du MSP a déclaré que son parti salue les réformes annoncées par le président de
la République dans son dernier discours à la nation. «Bien avant ce discours,
nous avons déjà salué la levée de l'état d'urgence qui constitue notre
revendication depuis 2005. Nous avons aussi salué les mesures prises par le
Président lors du dernier Conseil des ministres de février à l'image de
l'ouverture de la télévision au débat contradictoire et la dépénalisation de
l'acte de gestion», a encore soutenu M. Djemâa.
En guise de propositions, le MSP
souhaite que «le projet de révision de la Constitution doit être soumis à un
référendum au lieu et place d'une simple adoption par le Parlement». M. Djemâa
a plaidé pour «la préservation de l'article 178 de l'actuelle Constitution qui
consacre les principes fondamentaux de la nation, à l'image du régime
républicain et de l'islam comme religion de l'Etat». Il a affirmé que «le MSP
plaide pour des améliorations et des amendements constitutionnels visant à
enrichir l'actuelle Loi fondamentale et à consacrer la démocratie au sens large
du terme». Les principes de l'islam, de l'unité territoriale, sont «sacrés»,
selon le représentant du MSP. «C'est le maintien de cet article qui a dicté
notre rejet de la revendication de certains partis d'aller vers une assemblée
constituante», dira l'invité de la radio. «Nous rejetons la constituante car
cela revient à dire que nous devons redémarrer à zéro, ce qui n'est pas sans
risques de dérapages car notre société est minée par de profondes divisions
idéologiques. Cet article n'est pas révisable», argumente-t-il. «Nous sommes
favorables aux réformes de la Constitution, du code de la wilaya, de la loi
électorale et sur les partis», poursuit encore l'invité de la radio. «Ces
mesures sont concrètes, dira-t-il, mais nous avons des observations tant sur la
forme que sur le fond». «Tout d'abord, énumère-t-il, il faut un calendrier
précis. Il faut que la loi électorale et celle sur les partis soient révisées
avant 2012». «La deuxième chose, dit-il, c'est à travers la composante de la
commission qui sera chargée de préparer la mouture du texte qu'on aura une idée
sur les véritables intentions du pouvoir». «Si cette commission est réellement
représentative des partis qui ont un ancrage réel dans la société, cela veut
dire qu'il y a une réelle volonté de changement. Dans le cas ou cette
commission est noyautée par l'administration cela veut tout simplement dire que
l'on veut gagner du temps», a soutenu M.Djemâa. Et ce dernier d'ajouter : «Il
faut organiser un dialogue politique et un débat.
C'est d'ailleurs ce qui a été
décidé par le président de la République, ce qui est une bonne chose car ce
dernier n'a pas défini le contenu des réformes puisque c'est la consultation
qui le définira». M.Djemâa a, par ailleurs, formulé des réserves sur «les
garanties d'application de la Constitution qui sera révisée et des réformes qui
seront consacrées en lois, puisque la Constitution actuelle n'est pas
respectée». Invité à formuler les propositions de son parti sur la révision de
la loi électorale, M.Djemâa s'est dit favorable au «mode de scrutin à la
proportionnelle». Dans ce sens, le porte-parole du MSP a plaidé en faveur d'une
mesure permettant de lutter contre certaines dérives. «Lors des élections,
beaucoup de partis se transforment en entreprises en monnayant la place de tête
de listes à coups de milliards». Evoquant la réforme du code de l'information,
M.Djemâa a soutenu que «l'actuel code n'est pas mauvais». Tout en affirmant
qu'il est temps d'ouvrir le champ audiovisuel au privé, l'invité de la radio a
affiché sa satisfaction quant à l'annonce par le Président de dépénaliser le
délit de presse. Le responsable du MSP plaidera, enfin, en faveur de la
création d'un conseil de contrôle sur la manne publicitaire de la presse pour
lutter contre la discrimination qui affecte actuellement ce domaine.
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Posté Le : 24/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com