Algérie

Le MSP lorgne le perchoir



La proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin a ouvert les portes d'une nouvelle étape dans le processus constitutionnel, et donne naturellement accès aux concertations et tractations, pour définir un pôle de gouvernance. Dans ce sens, le Mouvement de la société pour la paix a appelé, jeudi, les partis vainqueurs aux élections législatives, à «s'engager dans un dialogue transparent au mieux des intérêts du pays et à oeuvrer d'arrache-pied à réaliser le consensus national et former un gouvernement d'union nationale», indique un communiqué du parti. Une position déjà exprimée par le MSP depuis le lancement du processus électoral. Réitérée dans cette phase post-électorale, cet appel permettra au parti islamiste de jouer un rôle important dans la consolidation de la voie du changement. Le parti de feu Mahfoud Nahnah ne cache pas son voeu de voir l'émergence d'un gouvernement qui représenterait tous les Algériens. En d'autres termes un gouvernement d'union nationale où il se verrait camper le rôle de deuxième parti du pays. Cela se justifierait en raison de l'étape déterminante et hautement délicate dans la vie de la nation.Dans la vision du MSP, il est possible de trouver un dénominateur commun, en ce sens que les paradigmes d'une nouvelle gestion des affaires du pays, imposent forcément les contours d'une nouvelle scène politique.
Il y a lieu de convenir que par le truchement des chiffres annoncés par le Conseil constitutionnel, le MSP a pris, comme cela était prévisible, une position qui en fait le leader de l'opposition. D'ailleurs, Makri s'en est félicité et a déclaré que son parti était l'interlocuteur légitime du président de la République en sa qualité de première force de l'opposition.
À ce titre, il ne cache pas son ambition de jouer les chefs d'orchestre, précisant dans le même document «le parti s'est réjouit des résultats qu'il a obtenus et qui l'ont propulsé à l'avant-garde et mis en exergue sa place dans la classe politique et entreprendra des consultations avec les composantes de la classe politique ayant pris part ou non aux élections».
Il est vrai que le poids de la formation de Makri dans les prochaines consultations sera conséquent, mais il le sera au même titre que les formations arrivées en tête des élections, en l'occurrence, le FLN et les indépendants. Cependant, le MSP, qui d'ores et déjà, réclame la présidence de l'APN, tente de prendre une longueur d'avance sur les alliances qui vont se constituer. Cela dit, il est indéniable que la nouvelle force politique née de ces élections, en l'occurrence les indépendants qui ont raflé 84 sièges, sera un élément que le MSP ne peut occulter, du simple fait que devant l'absence d'une majorité et parlementaire et présidentielle, cette nouvelle force sera l'objet de toutes les convoitises pour former les prochaines alliances. Renfermant tous les courants, en l'occurrence, nationaliste, islamiste et démocrate, les indépendants seront au centre de ces tractations et détermineront les nouvelles couleurs de l'APN. De l'avis d'un bon nombre d'observateurs, nous nous dirigeons vers une majorité présidentielle, où presque toutes les formations se réclament du principe nationaliste et démocrate, et ne jurent que par la volonté de sortir le pays de sa crise multidimensionnelle, et de relever les défis politiques, économiques et sociaux qui s'imposent. C'est précisément pour et sur cet axe que devraient s'ériger les prochaines stratégies et visions de gouvernance, loin des manipulations et des manoeuvres partisanes, qui ont plongé le pays, durant des décennies, dans une errance politique et sociale sans précédent.


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