Photo : Sahel
Par Amar Rafa
A moins de quatre mois d'un congrès décisif - prévu en mai prochain-, qui décidera de l'avenir de la direction actuelle du parti, le MSP prépare activement cette échéance par la tenue de rencontres au niveau de ses différentes structures, pour élaborer les documents de base du congrès.
Bouguerra Soltani a, dans ce cadre, demandé à des experts en économie, réunis hier au siège de son parti, de plancher sur l'élaboration d'une vision économique qui servira non seulement de programme du parti qui sera soumis au 5e congrès, mais aussi de contribution du parti au débat sur les grands choix économiques du gouvernement. Il a expliqué, lors d'une allocution, qu'il est attendu de ces spécialistes en économie un travail de réflexion permettant de sortir avec une vision sur les moyens de mettre la rente pétrolière au service du développement , par le biais notamment du renforcement des infrastructures de base et de la réhabilitation du rôle économique de l'Etat. Les experts du MSP sont appelés, en outre, à dégager les grands axes d'une stratégie d'investissements et de développement des secteurs public et privé, à élaborer des mesures pratiques économiques, politiques et juridiques pour lutter contre la corruption et à réfléchir à la réorganisation du marché au sens large du terme, qui inclut aussi les marchés de l'information, de la publicité, a suggéré l'orateur.
L'approche économique du MSP, repose essentiellement sur la libération de sept freins qui se posent en écueils à l'économie nationale, selon le président du parti, qui a énuméré notamment la quasi-dépendance des revenus du pays des hydrocarbures, la domination de la mentalité du système rentier, l'intervention de la politique dans la sphère économique, la bureaucratie dans l'environnement des affaires, la contradiction de lois, notamment entre la loi relative à l'investissement et celle sur les hydrocarbures et la faible efficience de la justice face au phénomène de la corruption. «Les milieux officiels nous ont habitué à répondre aux réactions par l'ouverture
d'enquêtes, pour la raison que cela a été fait ailleurs», a indiqué M. Soltani, en souhaitant que l'indépendance de la justice soit effective dans ce domaine précis. Selon lui, «la propagation de la corruption a atteint de telles proportions que ce phénomène est devenu structurel et transnational», ajoutant que «les négociations se font à Hongkong et les commissions à Singapour, d'où la difficulté de traquer ses auteurs». De plus, a-t-il dit, «certaines personnes impliquées ont des nationalités étrangères, d'où la difficulté d'obtenir leur extradition». Enfin, le président du MSP a cité le problème de la faiblesse des infrastructures de base liées à l'économie, qui s'est imposée en frein à l'économie nationale.
D'autre part, Bouguerra Soltani a invité les experts en question à trouver les solutions à même d'alléger le coût de la vie des citoyens, qui a connu une hausse vertigineuses ces dernières années, en raison de l'orientation de l'économie nationale vers l'importation des produits de consommation et l'exportation des hydrocarbures. «Autant d'éléments dont on ne maîtrise pas les coûts, mais qui dépendent des aléas des Bourses étrangères», d'après lui. A cela s'ajoute la conjugaison des effets de l'explosion démographique et de l'exode rural.
En expliquant la portée économique de son parti, Bouguerra Soltani a d'abord mis l'accent sur la conjoncture que traverse le pays affirmant qu'à l'occasion du 42e anniversaire de leur nationalisation, les hydrocarbures sont devenus une partie de la souveraineté du pays.
Le président du MSP a, pour démontrer l'importance de l'économie dans le présent et l'avenir des pays, estimé que «les révolutions arabes que l'on a convenu d'appeler '' le printemps arabe '' se sont heurtées essentiellement aux problèmes économiques qui se sont posés en écueils sérieux devant leurs objectifs». Il a fait remarquer, en outre, le rétrécissement du discours politique, affirmant qu'autant les gouvernements que les partis sont jugés sur le degré de mise en 'uvre des programmes économiques tels que la réduction du chômage, l'amélioration du cadre et du niveau de vie des citoyens.
En définitive, Bouguerra Soltani dira attendre le gouvernement sur ce chapitre, bien que, dit-il, «je ne partage pas l'orientation économique du gouvernement car elle est imposée par la décision politique».
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Posté Le : 23/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A R
Source : www.latribune-online.com