Algérie

Le Mozambique et la Rasd en jachère



Le Mozambique et la Rasd en jachère
Scène du film La vierge MargaridaL'autre côté du mur, les indigènes du Sahara occidental du réalisateur français Denis Véricel est un énième constat alarmant sur la situation des plus précaires du peuple sahraoui.Projeté samedi dernier, à El Mougar, La vierge Margarida, fiction réalisée par le Brésilien Licínio Azevedo est une coproduction Angola, France, Mozambique et Portugal. Un bon mélange de cultures. Le décor, lui, est planté au Mozambique en 1975. C'est la fameuse époque des indépendances dans les pays africains et avec leur lot de promesses de reconstruction à force dose de socialisme. Le gouvernement révolutionnaire tient à éliminer toute trace du colonialisme au plus vite, y compris la prostitution. C'est là ou débute le film. Une rafale dans un cabaret dans la ville et ce sont toutes les femmes qui passent par là qui se font embarquer dans le fourgon de la police.Toutes les prostituées des villes sont arrêtées et enfermées dans un camp isolé et surveillées par des femmes soldats. Le but: être rééduquée de fond en comble, à savoir passer de «fille de mauvaise vie» à une «femme nouvelle», apprendre à vivre en communauté et surtout à travailler ensemble pour construire le pays, savoir cuisiner, cultiver son jardin et être plus tard une bonne mère. Au camp, une fille vient déstabiliser cet apparent ordre imposé. Margarida, jeune campagnarde de 14 ans, est l'une des cinq cents prostituées du camp. Elle s'est fait arrêter sans papiers d'identité sur elle, alors qu'elle était en ville juste pour acheter son trousseau.Margarida a beau crier qu'elle n'a jamais été avec un homme, rien n'y fait. Après des mois passés dans ce camp de réinsertion sociale à ciel ouvert, on finit enfin par croire la jeune fille, suite à un test de virginité. La fille est donc prise sous l'aile des autres prostituées qui veulent la rendre à sa famille et regagner la ville. Ce sera sans compter le fâcheux incident qui viendra tout remettre en cause. Mais le mal viendra d'en haut. Epuisant sa politique, le socialisme est une idéologie qui a fait ses fruits, certes. Le réalisateurs parvient à dessiner les contours positifs de la démarche, non sans invoquer ses limites. Car comme tout système politique qui se radicalise en atteignant son paroxysme dominant, il finit par perdre de sa substance et engendrer un manque de liberté et imploser à force de trop forcer sur la corde. La perfection est un leurre. Pire, un fantasme auquel on ne peut accéder et le réalisateur l'a bien compris en réussissant à bien nous le faire sentir. Car tout système qui s'approche de la mythification connaît vers la fin un problème de défaillance. Celui-ci est incarné par l'adjudant-chef de cette communauté qui finit par se rebeller et renverser le système. Suivant à la lettre la mission qu'on lui demanda d'appliquer, elle décide de mettre fin à cette mascarade en laissant les femmes partir.Une belle métaphore que le réalisateur a choisi d'évoquer par le prisme féminin qui, dans ce film ovni, met en scène aussi une femme censée imposer son diktat en devenant homme à son tour. Mais la réalité est autre. Notons que ce film est inspiré de faits réels étant déjà survenus à cette époque.Mis en scène fluide et légère, ce long-métrage fiction use d'une bonne dose d'humour, pour diluer le tragique et le faire passer en seconde position, bien que la fin soit moins drôle. Le film n'omet pas non plus de faire allusion aux superstitions qui font le nid de l'ignorance dans les pays africains pauvres. Cette scène où cette femme meurt après avoir avalé une poule ensorcelée est à prendre certes, au second degré mais elle témoigne cela dit, de l'ancrage de ce genre de pratiques et autres rituels païens dans ces contrées et dont le gouvernement cherchera aussi à s'en débarrasser par le savoir. Mais que plaide-t-il au fond ce film' Chante-t-il la gloire du socialisme ou bien incite-t-il à aller outre ce système où l'on doit saluer son chef par un sempiternel «camarade» jusqu'à l'overdose. Autres temps, autres moeurs. «Camarade!» une interjection que le public a dû se «farcir» jusqu'à l'écoeurement et entendre à la fin du film quelques spectateurs la prononcer pour s'amuser et s'en moquer même.Décidément, il est loin le temps du socialisme triomphant et la fameuse révolution agraire. Place à une mentalité basée beaucoup plus sur la liberté individuelle et l'économie de marché.. Mais est-ce réellement la meilleure méthode disciplinaire pour le développement d'une société' La question reste en suspens. Un film, celui-là profondément engagé, bien que fait avec peu de moyens est L'autre côté du mur, les indigènes du Sahara occidental du réalisateur français Denis Véricel dont toute la filmographie tourne autour de la cause humaine. Ce documentaire sert à montrer ce qui se passe réellement au Sahara occidental, à connaître où en est le Sahara occidental aujourd'hui et quels sont les perspectives d'avenir de son peuple. Le réalisateur avoue d'emblée «qu'il y a des raisons en France qui font qu'on n'en parle pas».L'axe du film porte principalement sur des témoignages du peuple sahraoui, entre prisonniers et défenseur des droits de l'homme qui sont accusés de «traîtres» par le Maroc. Le film fait état des exactions, de répressions, de maisons saccagées, du danger des milliers de mines implantées, et de l'exploitation des ressources naturelles du peuple sahraoui par l'Etat marocain. Des crimes économiques consistant à piller le phosphate et le poisson impunément.Le réalisateur ira filmer en 2010, notamment à Tindouf où a été déportée cette dernière tribu d'Afrique, dont le pays a été occupé depuis 1975. «Il y a un climat de terreur dans les territoires occupés» dira cet espagnol. Constat de rapports des ONG à l'appui, l'on souligne que «le Maroc viole» les droits les plus élémentaires à la liberté d'expression en bafouant ses règles et en réprimant sévèrement les manifestations notamment.«Les gens peuvent partir au Mali, en Mauritanie, au Maroc même mais ils restent, car ils ont une conviction nationaliste» soutient ce sociologue dans le film. Le film souffre de quelque problème technique. S'aventurer dans ces camps s'avère sûrement difficile d'où ces images prises à l'arraché. Un film qui sonne comme un énième constat. Et après'




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