Le mouvement populaire par l'image à Tizi Ouzou

Pour les initiateurs de l'exposition, il s'agit par cette action de promouvoir la photographie en tant qu'art, car, affirment-ils, "bien que cette discipline soit pratiquée par de plus en plus de personnes, nous jugeons qu'elle n'a toujours pas le rang qu'elle mérite".Des photographes professionnels ont investi hier, à l'occasion du 20e vendredi de la révolte populaire, le centre-ville de Tizi Ouzou où ils ont organisé, en plein air, une exposition collective de photos des différentes manifestations populaires organisées dans la région depuis le 22 février dernier. De nombreuses photos à forte charge symbolique ont été, ainsi, accrochées à un fil déployé tout le long de la façade du jardin du 1er-Novembre.
Pour les initiateurs de l'exposition, il s'agit par cette action de promouvoir la photographie en tant qu'art, car, affirment-ils, "bien que cette discipline soit pratiquée par de plus en plus de personnes, nous jugeons qu'elle n'a toujours pas le rang qu'elle mérite, peut-être parce qu'elle est plus pratiquée comme un métier technique".
En ce qui concerne le choix de la rue pour exposer ces clichés, les initiateurs expliquent que "la bureaucratie nous a découragés à aller vers un lieu d'exposition classique. De plus, les lieux d'exposition ne sont pas toujours fréquentés par notre public cible. Aussi, la rue appartient à tout le monde depuis le début de cette révolution". Quant au choix du sujet, il est relatif, expliquent-ils, au mouvement populaire né le 22 février dernier pour exiger le droit de vivre librement : "Nous avons voulu faire une rétrospective des moments forts des 19 semaines qui viennent de s'écouler. Grâce aux manifestations du Hirak, le peuple se réapproprie la rue qui lui a été interdite depuis plusieurs années."
L'autre aspect recherché par ces jeunes photographes est de "promouvoir la photo documentaire, qui pour plusieurs raisons est délaissée par les photographes de notre région". Et à ces exposants de conclure : "Notre objectif est également de fédérer les énergies afin de créer un projet commun qui montre que malgré nos différences, il est possible de travailler ensemble pour une bonne cause et pourquoi pas encourager d'autres initiatives quelle que soit la discipline."

K. Tighilt