Algérie

Le mouvement de protestation s'étend à l'ouest


Le mouvement de protestation s'étend à l'ouest
Se solidarisant avec leurs collègues qui, depuis deux jours, se sont lancés dans une action de protestation aussi inédite que surprenante, plus d'une cinquantaine d'agents de la Brigade rapide d'intervention (BRI) ont quitté leur lieu de regroupement, situé à la périphérie d'Oran, à Dar Beïda.Après Ghardaïa, Alger, hier c'était au tour des agents des forces de l'ordre d'Oran de descendre dans la rue pour une longue marche silencieuse ayant abouti à un rassemblement devant le siège de la sûreté de wilaya d'Oran au quartier Boulanger, et ce, jusqu'en fin de journée.Se solidarisant avec leurs collègues qui, depuis deux jours, se sont lancés dans une action de protestation aussi inédite que surprenante, plus d'une cinquantaine d'agents de la Brigade rapide d'intervention (BRI) ont quitté leur lieu de regroupement, situé à la périphérie d'Oran, à Dar Beïda. Quittant leur centre de regroupement régional, à 13h30, sans matraque et sans casquette, ils ont sillonné, silencieusement et visage fermé, plusieurs axes routiers les menant jusqu'au centre-ville. Au passage de la marche des policiers, des encouragements fusent de partout.Passant par le Front de mer, la rue Emir-Abdelkader puis les boulevards menant à M'dina J'dida, ces agents des forces de l'ordre, suivis par des "collègues en service", se dirigent d'un pas rapide vers le siège de la sûreté de wilaya. C'est là qu'ils décident d'observer un sit-in silencieux, avec beaucoup de défiance vis-à-vis des journalistes particulièrement, et de citer par la suite les journaux dont ils ne veulent pas entendre parler. Durant plusieurs heures, tout en brandissant leur pancarte, ils resteront ainsi, sans prononcer un mot, face au siège de la sûreté. Sur le perron, se trouvent plusieurs officiers, dont le chef de la sûreté d'Oran. Des échanges du regard et de loin entre les policiers et leur "chef".À deux reprises, des officiers s'approchent des protestataires pour tenter un dialogue, aussitôt, comme un seul homme, la soixantaine d'agents tourne le dos. Entre-temps, les policiers seront rejoints - par petits groupes - par d'autres collègues. Après plusieurs tentatives, certains acceptent de parler avec des journalistes pour évoquer leur profond malaise social et professionnel. Si dans un premier temps ils expliquent avoir les mêmes revendications que leurs collègues d'Alger et de Ghardaïa, c'est-à-dire le départ du général Hamel, le droit d'avoir un syndicat autonome et d'autres revendications d'ordre social. Très rapidement ils évoqueront surtout leurs conditions de travail. Pénibilité, mépris, sanctions arbitraires et abusives, non-prise en charge des agents blessés dans l'exercice de leurs fonctions avec des indemnités "minables", jugent-ils."Nous sommes là pour protéger le citoyens, mais qui nous protègent !'", lance l'un d'eux avant d'ajouter : "Nous voulons mouhassaba pour les responsables." Un autre, qui dit avoir une barre de fer dans les jambes, suite à un accident de travail, explique qu'il n'a aucune considération de son état. D'autres évoquent directement le comportement des enfants de Hamel, qui les narguent et les méprisent lorsqu'ils commettent une infraction. "Son fils nous traite comme des bien moins que rien et prend nos immatriculations en nous menaçant...".Certains rappellent la manière dont ils ont été mobilisés pour la célébration du mariage du fils de Hamel à Oran. En fin de journée, probablement contactés par une partie de leurs collègues qui se sont rendus à Alger, les policiers ont levé leur rassemblement et sont retournés dans leur caserne.D. L.


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