Algérie

Le mouvement associatif s'implique



Le mouvement associatif s'implique
Les villageois ne refusent pas l'implantation des CET, mais proposent des assiettes alternatives à celles choisies par les experts.La situation de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou a commencé à se dégrader voilà maintenant deux décennies. Aujourd'hui, après plus de 20 ans, l'état des lieux est alarmant. Les cris de la société civile au niveau local n'ont pas réussi à faire prendre conscience aux élus de la gravité de la situation. L'environnement ou l'écologie comme l'appellent certains politiciens afin d'étouffer les voix qui osent en parler n'est pas aussi prioritaire que les PCD et autres budgets et marchés de gré à gré, semble-t-il.Face à cette paralysie ambiante, les jeunes commencent à s'organiser en mouvement associatif. Aidé vraisemblablement par des initiatives de quelques élus, à l'instar des initiateurs du concours Rabah Aïssat du village le plus propre, ce mouvement est en train de tisser une véritable toile d'araignée à travers les villages et les communes. Des associations naissent par-ci par -là avec des défis environnementaux très grands. Il est vrai également qu'au niveau des services concernés, la tendance est au suivi de ce mouvement. Il ne peut d'ailleurs en être autrement car les populations vont être beaucoup plus regardantes sur ce chapitre. Récemment, à Iflissen, des jeunes regroupés au sein de l'association Gelahem, ont lancé un défi digne des grandes époques et des grands hommes. Un festival pour l'environnement qui se tiendra chaque année. Les problématiques et les thématiques seront à chaque fois renouvelées afin de brasser de la façon la plus large possible le problème de l'environnement. A Tarihant, l'association Garoura, tente depuis plusieurs années de faire retrouver au village sa beauté perdue. En partie, c'est une tâche réussie, mais son désir d'être sélectionné pour concourir au titre du village le plus propre s'est toujours heurté au manque de volonté des élus locaux qui ne font rien pour les accompagner dans leur travail admirable. Aujourd'hui, dans chaque commune naissent des associations pour le même objectif. La prise de conscience est grande. Hélas, c'est au niveau des autorités que cela bloque. Depuis plusieurs années en effet, l'on tente de faire croire que les populations sont à l'origine de la dégradation alors que c'est faux. L'Expression a recueilli depuis plusieurs années les témoignages de tous les villages qui s'opposent à la réalisation des CET et la conclusion est sans ambages. Les villageois ne refusent pas l'implantation des CET mais proposent des assiettes alternatives à celles choisies par les experts des services concernés, qui nuisent à l'environnement des villages environnants justement. Dans chaque village, les populations se disent contraintes de recourir aux actions violentes non pas pour s'opposer aux projets, mais à cause de l'absence de volonté de dialogue chez les élus et les responsables. «On veut dialoguer et trouver des solutions. D'ailleurs, nous avons des terrains d'échange à proposer pour la réalisation des CET et les pouvoirs publics refusent de dialoguer. Ils veulent à tout prix tenir à leur choix alors que nous savons que le CET est implanté sur la nappe d'eau avec laquelle nous irriguons nos terres. C'est un danger pour nos vies et celles de nos enfants, alors nous avons cherché une autre assiette en échange et les responsables ne veulent pas dialoguer avec nous», avait affirmé le représentant des protestataires qui s'opposent à la réalisation du CET à Boubhir. Une autre preuve du manque de volonté de la part des responsables du secteur, la non-dotation du CET de Oued Falli d'une station de traitement des lixiviats. Promis par le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables, cette station n'a jamais été livrée malgré le danger que représente le CET en son état actuel.Enfin, il devient évident aujourd'hui que les jeunes sont décidés à se prendre en charge et l'avenir sera dur pour ceux qui ne voudront pas les suivre.


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