Algérie

Le mouvement associatif, principal acteur culturel à Béjaïa



Le mouvement associatif, principal acteur culturel à Béjaïa
Le mouvement associatif joue un rôle de premier plan dans l'animation culturelle à Béjaïa. Comparativement à d'autres contrées du pays, la région dispose d'un tissu associatif dense et entreprenant. Malgré le manque de moyens et les contraintes bureaucratiques, les rendez-vous culturels majeurs sont toujours à l'actif des collectifs et des associations. De nombreuses initiatives ont été lancées ces dernières années et connaissent un franc succès auprès du public local. L'exemple du Café littéraire est à ce sujet éloquent. ?uvre d'une pléiade d'artistes et de journalistes, cette rencontre hebdomadaire, dédiée aux arts età la culture, met en lumière un auteur ou un intellectuel, invité pour s'exprimer en direct au sujet de son ?uvre et de ses préoccupations. Des musiciens, des poètes, des romanciers, des dramaturges et des historiens ont été ainsi mis face-à-face au public sans fioritures ni protocole. Tous ont été agréablement surpris par la spontanéité des échanges et la pertinence des débats suscités. Autre entreprise réussie, les Journées cinématographiques de Béjaïa, initiées par le Cinéclub Project'heurts, un rendez-vous annuel consacré aux jeunes cinéastes algériens et maghrébins. En plus des projections de films, des conférences, des ateliers d'initiation et des hommages accompagnent la manifestation. Dans le même registre, l'association Cinéma et Mémoire s'emploie aussi à la vulgarisation de la culture cinématographique et à l'accompagnement des cinéastes amateurs. Les rencontres du film documentaire soutiennent justement des jeunes porteurs de projets dans ce domaine. Des dizaines de jeunes réalisateurs ont pu ainsi confectionner leur premier court-métrage en bénéficiant d'une assistance à toutes les étapes de la production. Le Festival de théâtre amateur d'Amizour est aussi l'?uvre de l'association dénommée Ligue des activités culturelles. Idem pour les Poésiades d'Aït Smaïl et d'Akbou,également promues par des collectifs locaux. On pourrait également citer le Carrefour culturel d'Akbou et le Festival musical de Djoua (Boukhelifa). Dans le domaine de la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel, plus d'une dizaine d'associations spécialisées ont été créées pour la préservation des spécificités et des caractéristiques de chaque contrée. Autant dire que l'activité culturelle à travers la wilaya est majoritairement portée par le mouvement associatif. Seulement, ces associations se plaignent aujourd'hui de multiples obstacles et du manque d'attention des assemblées locales élues. Au cours d'une récente rencontre sous l'égide du Cddh (Centre de documentation sur les droits l'Homme), une trentaine d'associations reconnaissent avoir rencontré des difficultés à se mettre en conformité avec la nouvelle loi régissant l'action associative. La mise en conformité du tissu associatif par rapport aux nouveaux statuts s'est, en effet, soldée par l'éclipse d'un nombre important de collectifs qui étaient en hibernation. Sans dresser de bilan chiffré à ce sujet, l'administration concernée avait indiqué que cet assainissement a touché des associations dans diverses sphères d'activités (culture, sport, social). La création d'une nouvelle structure et le renouvellement des instances d'une association déjà existante sont, désormais, soumis à des critères très stricts dont le rapport d'un huissier pour justifier le respect des procédures légales. Les comptes et les bilans financiers doivent également être préalablement validés par un expert comptable agréé pour garantir la transparence et l'usage efficient des ressources financières. Des exigences, somme toutes rationnelles, mais l'excès de zèle de certains bureaucrates complique davantage la situation déjà précaire de bons nombres d'associations. Dans ce même sillage des réformes, des voies de recours conséquentes doivent être consacrées pour éviter les abus d'autorité. Car, la promotion de l'activité associative et son développement sont essentiels dans la pérennisation du fait culturel.K. A.




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