Algérie

Le mouvement associatif en levier de promotion



Un avant-projet soumis ces jours-ci à débat en Kabylie et mobilisant intellectuels et militants du mouvement associatif voudrait faire de la prochaine décennie celle de la promotion de la langue amazigh. L'objectif est de donner à la société le rôle de moteur dans la promotion de la langue et, en même temps, il s'agit de porter une vision dialectique sur la question, estime Brahim Tazaghart, ancien militant du MCB et auteur en tamazight. Une vingtaine de militants, essentiellement associatifs, se sont rencontrés, avant-hier à Béjaïa, pour débattre de cet avant-projet et des mécanismes qu'il faut pour lui donner vie. La démarche est entreprise à Tizi Ouzou où, d'ailleurs, les éditeurs de langue amazigh s'apprêtent à se doter d'une association, et à Bouira où l'association des auteurs de langue amazigh est en voie de création. On ambitionne ainsi de réunir « les conditions objectives permettant à tamazight d'accéder au statut de langue officielle » après son introduction, non capitalisée, estime-t-on, dans la Constitution comme langue nationale.Avant de s'offrir des perspectives, qui se présentent sous forme d'une plateforme de revendications, un bilan est fait concernant les deux processus de la reconnaissance institutionnelle et constitutionnelle. A ce propos, l'on regrette que les trois départements universitaires de langue et culture amazighs ne soient pas passés au statut d'instituts, que du HCA il ne reste que l'ossature administrative, que l'enseignement de tamazight soit otage d'entraves multiples, que la télévision amazigh soit sans contenu' Sur le plan constitutionnel, le doigt est mis sur l'absence de textes d'application qui n'ont pas suivi la reconnaissance de tamazight langue nationale, ce qui bloque son développement. Les perspectives, elles, sont tracées dans différents aspects de la promotion de tamazight. Promouvoir les départements de langue et culture amazighs en instituts et en ouvrir d'autres dans les universités du pays, élargir en dehors de la Kabylie l'enseignement de tamazight et revoir à la hausse son coefficient, l'introduire à partir du préscolaire, la rendre obligatoire, officialiser l'usage de la graphie latine, promouvoir la littérature amazigh, créer des journaux en langue amazigh avec l'aide de l'Etat' sont autant de revendications « concrètes » autour desquelles les initiateurs comptent se mobiliser.


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